C'est le premier site du genre. Consacré à libérer la parole et à combattre les idées reçues sur les religions. En arabe et en français. Ouledsidi.com a été mis en ligne le 8 septembre. Le point avec Abderrahmane Semmar, son cofondateur avec Said Djabelkheir -Pourquoi un site consacré à la religion ? Notre site s'intéresse au «fait religieux», je tiens à cette expression. La religion est utilisée trop souvent pour diviser, et notre but est, au contraire, de rassembler les gens autour de thèmes qui concernent la religion. Notre site est là pour libérer la parole et créer un espace d'échange sur ce thème dont il est difficile de parler en règle générale. Nous voulons aussi nous engager avec ce site contre l'instrumentalisation de la religion. Dans notre pays, elle est trop liée à la politique. Nous nous intéresserons sur Ouledsidi à toutes les religions et à la spiritualité en général. Notre ambition est de combattre toutes les idées reçues. -A quoi le nom du site Ouled Sidi fait-il référence ? Ce nom a été choisi car nous désirons réhabiliter l'islam populaire qui disparaît peu à peu. Cette culture est abandonnée et oubliée, nous trouvons ça dommage et nous avons d'ailleurs consacré un article sur le site au sujet de la dégradation des mausolées qui reflète cet abandon. -Vous venez de la presse, quelles sont, selon vous, les nouvelles possibilités offertes par le net ? Dans la presse écrite, il est plus difficile d'innover et de créer le débat, et ce, en raison des tabous et des contraintes bureaucratiques qui sont bien trop nombreuses. Le net permet de mieux cerner la réalité, notamment grâce à l'interactivité avec les lecteurs. Il y a incontestablement plus de liberté sur la Toile et pour moi il est évident que l'avenir de la presse est dans le net. -Comment pensez-vous faire évoluer le site ? Pour l'instant nous publions des articles qui concernent l'actualité et des enquêtes. A l'avenir, nous voulons enrichir le site de thèses et d'études. Nous sommes en contact avec des académiciens et des chercheurs. -En dehors de ce site, avez-vous d'autres projets ? Oui. Je suis l'un des administrateurs de la page envoyés spéciaux algériens sur facebook. Cette page invite les internautes adhérents à devenir les envoyés spéciaux de leur ville ou de leur quartier en publiant articles, photos et vidéos. La page est en ligne depuis un mois et demi et elle enregistre en moyenne 35 000 visiteurs par jour. Nous désirons donc en faire un site d'ici la fin de l'année pour rompre avec le journalisme traditionnel qui est, selon moi, bien trop caricatural.