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Ombres et lumières de la vallée du M'zab
à la croisée des chemins, Ghardhaïa veut croire à son à son avenir
Publié dans El Watan le 12 - 01 - 2006

Il explique : « C'est une ville qui a le système de la vente à la criée tous les après-midi sauf le vendredi ou les jours fériés. C'est une vente aux enchères volontaire et non judiciaire. Ce sont des gens désignés devant les responsables de la mosquée qui s'adonnent à cette activité. En même temps, ce lieu est un point de rencontre. » La ville de Beni Izguen a été construite en trois parties : la troisième partie est une grande porte qui permet de pénétrer à l'intérieur de la ville. Il y avait des caravanes de chameaux à l'époque qui faisaient le tour et descendaient vers la place du marché. Elles s'installaient et faisaient le troc avec les gens de Beni Izguen, amenaient de la laine, du sel et du blé les tronquant contre des dattes. La place s'appelle aujourd'hui place Lala Achou. On y vend des objets traditionnels comme le tapis et la poterie pour subvenir aux besoins personnels. C'est la seule ville qui reste à l'intérieur des rampants. Au titre de la convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, la vallée du M'zab a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial en 1982. Son inscription consacre la valeur universelle exceptionnelle de ce site afin qu'elle soit protégée au bénéfice de toute l'humanité. Monument historique, le souk de Ghardaïa a été réalisé durant la troisième phase d'extension de ce ksar fondé au XIe siècle. Le parachèvement de son institution avait eu lieu avec l'avènement du cheick ami Saïd au M'zab. Il a été le théâtre de plusieurs événements qui ont marqué l'histoire de Ghardaïa et de toute la région. Espace privilégié, le souk revêt une importance capitale du point de vue social, politique et économique jusqu'au début du XXe siècle. Il était une escale caravanière importante dans l'axe commercial Nord-Sud. La place du marché a une forme rectangulaire, entourée de galeries sur ses quatre côtés où s'ouvrent échoppes et réserves de provisions. Le souk renferme également diverses activités, dont la célèbre vente à la criée. La place a été restaurée en 2002. Au milieu de cette place se trouve la Haouita : la réunion de 24 grosses pierres incrustées dans le sol en forme de croissant. Dans l'effervescence de cet endroit, Govi William (Albinea/Italie) se mêle à la foule épaisse et parcourt à pied les petites ruelles qui l'entourent. De mystérieuses femmes enroulées dans leur voile passent, elles n'ont pas le droit de parler aux étrangers.
Monde fantastique
Les enfants portent des chéchias blanches pendant que d'autres sont habillés en jeans, baskets et veste. Muni d'un appareil photo numérique, il « immortalise » ces instants. Il exprime son émotion : « Il n'y a pas de paroles pour décrire cette ambiance, c'est fabuleux ! Les couleurs, les costumes des habitants et les tapis m'attirent, c'est la première fois que je viens en Algérie, mais je connais le monde arabe qui reste à mes yeux un monde fantastique et généreux. J'ai voyagé beaucoup. J'aime deux mondes, l'Amérique du Sud et le monde arabe pour la chaleur humaine ». Un président d'APC nous apostrophe : « L'organisation du Marathon des dunes est une bonne chose pour la wilaya en général. Les étrangers sauront que la sécurité et l'ordre sont rétablis. Je souhaite vivement que le prochain marathon se déroule dans ma ville qui se trouve à 9 km de Ghardaïa. Il y a des dunes de sable, des dessins rupestres, le campement et l'air pur. Nous avons constaté une reprise dans le domaine touristique. Le marathon incitera beaucoup de gens à venir après une sombre période où l'Algérie d'une façon générale a été étiquetée par son insécurité. Il y a certes des résidus, mais le pire est derrière nous. Ghardaïa est une ville cosmopolite, il y a plusieurs communautés qui vivent en harmonie (ibadites et malikites) ». Un participant de Liège (Belgique) a participé au marathon. C'est la première fois qu'il visite l'Algérie. Il nous a déclaré : « Je participe à un marathon qui est semi-sportif et semi-touristique, c'est pour cela que nous avons décidé avec mon épouse de venir, et voir comment les gens du pays vivent. Au départ, on n'était pas vraiment intéressé puisque c'était un marathon, et nous ne sommes pas de vrais sportifs, cela nous faisait un peu peur. L'organisateur nous a expliqué qu'on pouvait marcher et que ce n'était pas très dur. Je dois dire que mon épouse et moi sommes vraiment charmés par l'accueil que nous avons eu autant par les Algériens du Nord que de ceux du Sud. On a pu converser et comprendre un peu comment cela se passe chez vous, parce que les médias en Europe noircissent souvent la situation. Ils mélangent intégrisme et religion musulmane, ce sont deux choses différentes. On a pu comprendre beaucoup de choses. Je pense que les contacts qu'on a pu nouer avec vous sont bénéfiques, puisqu'on a pris des adresses et des mails. Nous reviendrons en Algérie ». Le calme a plu aux touristes. Ils ont coupé avec le stress permanent des villes où on court tout le temps, même si on n'a pas une activité professionnelle régulière. Ici, ils s'offrent une détente extraordinaire d'autant plus que ce ne sont pas des vacances habituels dans un hôtel.
Les étincelles d'amour
Jean Claude est venu avec deux amis de Beçanson (France). Ils avaient de graves problèmes de santé il y a sept mois. Ils étaient même cloués sur un lit d'hôpital et il leur fallait un endroit avec du soleil et de la chaleur humaine. Il raconte : « On a décidé de venir ici. On a commandé un thé et au moment où on a voulu payer, on nous a dit attendez, vous n'avez pas encore bu le thé : à ce moment, il s'est passé quelque chose de magique et j'espère que ça ne va pas disparaître. Tout le monde a parlé de l'accueil et je pense qu'il faut le mettre en premier au sens noble du terme, ce n'est pas un accueil pour accueillir, mais pour un partage et un échange. Je ramène plein de souvenirs. Je voudrais faire un bisou à Sophie, ma fille de 11 ans, car c'est grâce à elle que je suis là et je reviendrai l'année prochaine avec elle. Il n'y a pas de notion de compétition, il faut préserver ce cachet du marathon : mieux vaut 100 coureurs bien accueillis que 1000 qui pourraient être moins accueillis. Il ne faut pas changer l'état d'esprit. » Le message s'adresse à l'organisateur. Si la situation est préoccupante presque partout dans le monde (violence, désordre, injustice), la méconnaissance est une des sources de problèmes. Selon les touristes qui étaient dans la vallée du M'zab, plus que jamais il faut tenter d'ouvrir de nouveaux horizons. Notre relation mérite d'être pensée, autrement que par l'apologie ou le dénigrement. Le dialogue nous permet de coexister et de vivre ensemble, surtout à l'heure de la désorientation et des nombreux défis de notre sombre et étonnante époque. Bernard et Emmanuelle Clavene de Foix (Ouest de la France) participent pour la seconde fois. Le couple s'est offert une seconde lune de miel pour « être ensemble, se redécouvrir et découvrir cette région. Les enfants ont grandi, ils sont partis... » Ils meublent leur temps et s'apprécient autrement. Ils profitent de paysages à vous couper le souffle. Les collines de Ghardaïa contemplent des siècles d'histoires. Un cadre idoine pour la méditation et la rêverie. Nous regardons le désert autour de nous pour en découvrir les joies, les douleurs, les interrogations, les aspirations et les étincelles d'amour ... José (France) nous a confiés : « Je participe pour la première fois au Marathon des dunes et je suis très satisfait de l'épreuve sportive et des conditions générales de l'accueil. Ce séjour a permis d'associer le sport au tourisme. C'était mon objectif. Je m'attendais par contre à trouver un côté plus conventionnel du désert, comme nous avons, nous Européens l'habitude de le voir, il me manquait à mon sens une certaine diversité des paysages parce que je connais le désert. J'ai vécu il y a 30 ans de cela en Libye et j'avais parcouru une grande partie du désert vers l'Egypte et le Tchad, et là c'est un désert de pierres, assez plat, j'étais content de voir les villes, les oasis et surtout sensible à l'accueil de la population. Je suis charmé de la sollicitude des gens dans l'ensemble ». Mourad Ahmia, secrétaire exécutif du G77 aux Nations unies, a affirmé : « La sixième édition du Marathon des dunes a été un succès total à partir du moment où notre organisation avait été représentée en tant qu'observateur lors de la dernière session, et on n'a pu constater les améliorations lors de cette édition du point de vue qualité des services et le nombre des participants de différents pays. Cette manifestation a permis aux participants de découvrir le paysage et les potentialités de l'Algérie en matière d'écotourisme, dans ce cadre, nous comptons organiser un forum en Algérie en 2006 afin de promouvoir le tourisme saharien, car l'Algérie peut servir de modèle pour les autres pays en voie de développement ». Le Marathon des dunes, après avoir connu à Tinerkouk de sérieux dysfonctionnements et suscité le mécontentement d'une grande partie des participants, est revenu de loin. L'organisateur était face à un dilemme : réussir ou mettre la clé sous le paillasson. On a pu découvrir lors de notre déplacement des régions belles, mais qui ont besoin de sortir de leur isolement. Derrière la vitrine touristique, Zelfana espère rentrer dans le XXe siècle. Les thermes accueillent régulièrement plus de 300 000 curistes par an, réalisant ainsi une recette considérable qui constitue un apport appréciable pour la commune. Chaque week-end et jours fériés, des milliers de personnes, pour la plupart des personnes âgées, convoitent les bassins thermaux pour se détendre et se ressourcer au contact d'une eau limpide aux propriétés spécifiques susceptibles d'assurer une remise en forme. Mais à part cela, le quotidien n'est pas rose. Il existe un cybercafé où la connexion est aléatoire. Par contre, à chaque coin de rue, les cafés pullulent et se remplissent généralement de jeunes désœuvrés. Une jeunesse qui ne veut pas être assistée et souhaite qu'on lui offre de réels exutoires professionnels plutôt que de s'adonner au trabendo. Entre espoir de réussite sociale et rêve de départ pour l'étranger, les jeunes du Sud savent qu'ils ont peu de perspectives et sont contraints de gagner au noir quelques milliers de dinars. Certains se réfugient dans la « religiosité ». D'autres s'évadent en regardant les chaînes de télévision occidentales, notamment la télé-réalité qui a le vent en poupe avec Star Academy et les liaisons dangereuses du Loft. A la place centrale, les marchands tentent d'écouler leurs marchandises au prix fort profitant des touristes et des participants du marathon. En attendant une renaissance du tourisme, Ghardaïa croit en sa bonne étoile.


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