Les 2 000 habitants du village Ilmajene vivent quotidiennement l'enfer de l'absence de l'eau, y compris en hiver. Le village est certes «alimenté» par deux châteaux d'eau, l'un de 50 m3 et l'autre de 300 m3, mais dans la réalité, rares sont les foyers vers lesquels l'eau arrive un jour sur dix, et ce, pour à peine une heure, avec, de surcroît, un débit au compte-gouttes, affirment les membres du comité du village, se disant «démoralisés, ne sachant plus à quelle autre autorité nous adresser». Les risques de maladies ne sont pas moins grands, lorsque l'on sait que le vieux château de 50 m3, qui nécessite impérativement une réfection, n'a même pas de porte pour la fermeture de sa trappe, béante tout le temps, depuis des temps. Devant cette situation infernale que tout Ilmajene endure il y a des années, le comité du village ne cesse de saisir à chaque occasion les autorités (APC de Fréha, daïra d'Azazga, l'agence ADE, direction de wilaya de l'hydraulique, etc.), «mais notre cri de détresse n'est à ce jour pas pris sérieusement en compte», regrettent les animateurs du comité de ce village. Ces derniers signalent par ailleurs «des cisaillements de vannes en certains endroits, problème sur lequel les services concernés doivent se pencher urgemment, car il y a risque de contamination du peu d'eau qui nous est servie», estiment nos interlocuteurs. Les villageois d'Ilmajene déplorent en outre «les insuffisances de l'entreprise chargée par la direction de wilaya de l'action sociale (DAS) pour réaliser le réseau d'assainissement, dont le délai était logiquement de 50 jours, mais qui traîne encore, plus de quatre mois après son engagement», expliquent les membres du comité du village. «Le chantier de cette entreprise, à la disposition de laquelle tous les moyens matériels et aides nécessaires des villageois ont été mis, a, en plus, endommagé accidentellement des conduites de l'AEP, sans pour autant réussir à les réparer, touchant même plusieurs fois la conduite du gaz naturel», déplorent nos interlocuteurs, précisant que «cette entreprise a été même sanctionnée par la Sonelgaz, mais rien n'est pour autant réglé pour nous. Pourtant, nous avions mis à sa disposition une bétonnière, un garage pour déposer ses matériaux, tout en recevant la «pleine autorisation» de la part de riverains et de propriétaires de terrain concernés pour «rogner» – lorsque c'est nécessaire – sur leurs sols, afin que la route traversant le village garde sa largeur, pour dire qu'il n'y a pas eu la moindre opposition dans ce contexte». Devant cette lamentable situation, qui s'est aggravée un peu plus depuis le ramadhan dernier, les villageois interpellent les pouvoirs publics, en s'adressant notamment, dans un autre document, au ministre des Ressources en eau, lui rappelant sa déclaration à l'occasion de l'inauguration, par ses soins, il y a quelques années, de la station de pompage de Fréha pour le transfert d'eau du barrage de Taksebt. «M. Sellal avait alors clamé qu'il ne tolérerait plus, dorénavant, que quiconque vienne à manquer en eau dans la région», se rappelle le président du comité du village. Dans sa missive, ce dernier notera que même les élèves de l'école primaire du village, baptisée en 1969 au nom d'un glorieux chahid de la révolution de Novembre, Ramdane Belkis en l'occurrence, souffrent, en septembre 2011 encore, le martyre de l'absence de l'eau, et donc – évidemment ! – d'hygiène aussi. Quant à l'état sinistre de cet établissement scolaire, inauguré en 1969, c'est encore une autre histoire, dira, sur un ton désillusionné, le président du comité d'Ilmajene.
