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Daniel Lindenberg accuse l'empire de la pensée
Les intellectuels français dépassés par le cours de l'histoire
Publié dans El Watan le 27 - 09 - 2011

Les révoltes arabes ont donné un nouveau virage à la marche de l'histoire.
Elles ont aussi surpris par leur «soudaineté» et ont pris de court analystes et experts occidentaux, prouvant leur superficielle et orientée approche sur le monde arabe. L'historien des idées et détracteur de la régression intellectuelle, enseignant à l'université Paris VIII et membre du comité de rédaction de la revue Esprit, Daniel Lindenberg, affirme qu'aucune catégorie de l'intelligentsia française ou occidentale de manière générale «n'avait le logiciel pour comprendre ce qui se passait au début des révoltes dans le monde arabe». Les révoltes arabes sont, dit-il, «un objet non identifié pour ces intellectuels». Daniel Lindenberg, pour qui les soulèvements dans les pays arabes et maghrébins marquent un tournant et ouvrent un nouveau chapitre dans l'histoire universelle – et non pas le 11 septembre, comme le soutenaient certains intellectuels néo-conservateurs – a mis au jour, au cours de la troisième et dernière journée du colloque sur le printemps arabe organisé par El Watan et l'université Paris IIIV, son réquisitoire contre l'empire de la pensée et des faiseurs d'opinion.
M. Lindenberg s'attaque, en premier, aux intellectuels de la gauche française : «Je me suis fait connaître comme une espèce d'ethnologiste des intellectuels de droite, mais là, je vais parler des intellectuels de gauche qui sont fixés ou scotchés à la première phase des colonisations. Pour ces gens, les révolutions arabes sont derrière, sont nationalistes, ont conduit à l'indépendance et ont fait l'économie de la démocratie.» Il prend l'exemple de Jean-Paul Sartre qui a milité pour que l'Algérie se débarrasse du mal absolu qu'est la colonisation, mais il n'attendait pas après l'instauration de la démocratie. «Après les indépendances, des intellectuels de gauche avaient une certaine sympathie pour ces idées anti-impérialistes. Combien d'intellectuels d'ailleurs ont bénéficié de valises de billets venant de Libye et de Baghdad et qui arrivaient à certains journaux», lance D. Lindenberg en guise de première raison de l'analyse décalée des intellectuels de gauche sur les pays arabes.
Autre raison ou facteur pointé du doigt par l'orateur : cette tendance à croire que les révolutions sont l'œuvre de la classe prolétarienne : «Ce que j'ai compris des révolutions arabes aujourd'hui, c'est qu'elles n'ont aucune avant-garde qui aurait dirigé ou prévu de tels soulèvements. De plus, ce ne sont pas des révolutions qui ont un caractère de classes, elles sont plutôt interclassistes, elles ont regroupé aussi bien des avocats, des vendeurs de légumes, des ouvriers, etc. Les intellectuels de gauche se trouvent dépourvus devant cette chose qui ne correspond à aucun schéma préétabli.» Daniel Lindenberg préfère comparer les révolutions arabes d'aujourd'hui au printemps des peuples de 1848 qui a bouleversé l'Europe, en espérant toutefois qu'elles n'auront pas le même sort. L'intervenant et invité du colloque sur le printemps arabe fustige en outre «ces intellectuels dominants qu'on entend beaucoup et qui ont pour eux la scène médiatique ou politique».
Boniface face au lobby des intellectuels faussaires
Il revient ainsi sur les difficultés rencontrées par l'auteur et directeur de l'IRIS, Pascal Boniface, au sujet de la publication de son livre Les intellectuels faussaires, dans lequel il dresse au vitriol les portraits de ces spécialistes du mensonge présentés par les médias français comme des intellectuels. Ils peuvent postuler à l'industrie du spectacle tellement ils habitent les télévisions et autres médias français, à l'image de Bernard-Henry Lévy, Caroline Fourest, Alexandre Adler, Alain Finkielkraut et d'autres encore. «On nous traite de pamphlétaires ; Boniface et moi sommes d'abord des professeurs d'université et je crois que nous avons le droit à l'indignation. Il est d'ailleurs temps, aujourd'hui, de parler du mouvement des indignés en Europe qui n'aurait pas vu le jour sans le printemps arabe. Boniface a fait face au refus de 14 maisons d'édition de le publier, à la censure même de la part de la grande presse de gauche, mais cela ne l'a pas empêché d'être parmi les best-sellers de l'année.
Ce type de censure existe aussi aux Etats-Unis pour ceux qui osent dénoncer certains lobbys et sujets qui fâchent l'empire», précise D. Lindenberg, qui dénonce le racisme anti-arabe, en particulier anti-maghrébin, qui a gangrené la société et le milieu intellectuel français. «En février dernier, une nouvelle page du monde s'ouvrait, mais les intellectuels français sont restés silencieux. Ce silence s'explique par cette idée qu'ils ont des Arabes et qui est celle qu'ils sont voués à l'arriération politique et sociale, et qu'ils sont mentalement préparés pour une culture du chef, de l'autorité et qu'ils ne peuvent être que des sujets, et au pire des islamistes terroristes. Après le 11 septembre tout le monde s'est d'ailleurs lâché jusqu'à écrire des obscénités contre les Arabes comme dans le pamphlet d'Oriana Fallaci, qui a trouvé pourtant parmi les intellectuels ceux qui l'ont justifié.
C'est carrément du néo-racisme anti-arabe, de l'arabophobie et de l'islamophobie déguisées. L'idée d'un monde arabe démocratique ne fait pas partie de leur registre. Ils disaient il vaut mieux un Ben Ali qu'un Ben Laden et El Gueddafi était un allié positif puisqu'il était une barrière contre l'invasion des ‘'barbares''. Avec les révoltes de janvier et de février, ces pseudo-intellectuels ont été pris d'aphasie», explique-t-il. Puis, dit-il, «certains ont continué, comme Finkielkraut, à crier au risque Iran et dire que l'Egypte a une tradition démocratique. Ce qui prouve sa totale ignorance. Ce sont certains néoconservateurs américains et français qui s'en sortent plus dignement en disant que finalement, le monde arabe peut accéder à la démocratie, mais en gardant tout de même une arrière-pensée néocoloniale à leurs thèse».
Daniel Lindenberg a conclu son intervention en affirmant que les intellectuels occidentaux sont «moins armés que les intellectuels d'autres continents pour comprendre cette phase nouvelle et enthousiasmante de l'histoire».


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