Le vignoble de la quasi-totalité de la région de Mostaganem a été entièrement dévasté par une terrible maladie. Le phénomène s'est développé durant le mois de mai dans les parcelles situées en bordure de mer, puis il s'est rapidement répandu vers celles de l'intérieur des terres. Très vite les vignerons se sont rabattus sur les marchands de produits phytosanitaires dont les stocks en fongicides ont été littéralement vidés en l'espace de quelques jours. Instinctivement, les fellahs se sont orientés vers les maladies endémiques du vignoble, c'est-à-dire celles présentes habituellement à cette période de l'année, à savoir essentiellement l'oïdium et le mildiou. Malgré des traitements intensifs et ruineux, les résultats ont été catastrophiques. Rares sont les parcelles qui ont réussi à garder intacte ne serait-ce qu'une partie de leur feuillage. Car la maladie que personne n'a tenté d'identifier, pas plus les spécialistes que les profanes, s'attaque directement à l'ensemble du feuillage, réduisant fortement et parfois de manière irréversible ses capacités photosynthétiques. Alors que les besoins nutritifs des grappes en formation sont les plus élevés du cycle, la déformation des feuilles portera un coup décisif à l'élaboration des grains de raisins. Cette maladie entraînant un affaiblissement général va permettre à d'autres maladies, notamment l'oïdium, de s'installer sans difficulté. Très vite, après une série de traitements infructueux, la plupart des fellahs seront atteints par la résignation. À cours de moyens et surtout ne pouvant endiguer le mal, ils ont fini par se rendre à l'évidence que la panoplie de produits chèrement acquis allait accentuer les pertes ; ils ont fini par se détourner de leurs parcelles de vigne. Seuls les producteurs de raisins à cuve sont parvenus à sauver en partie leurs récoltes. Bénéficiant notamment de l'appui de l'ONCV qui leur assure l'approvisionnement en engrais et en produits phytosanitaires de qualité, la plupart sont parvenus à sauvegarder une partie de la récolte. Le plus curieux et aussi le plus désespérant c'est qu'aucune firme, ni aucune administration ne s'est impliquée dans les investigations d'usage afin de déterminer les agents responsables de cette maladie. Selon des bribes d'informations glanées sur la toile, cette maladie pernicieuse pourrait entraîner des dégâts irréversibles et importants sur le vignoble national.