Les immeubles vétustes de la cité Diar Echems seront conservés. Malgré une dégradation avancée – escaliers en ruine, murs fissurés, portes et fenêtres complètement délabrées – aucune opération de démolition n'est envisagée. Selon des sources généralement bien informées, les habitations de la cité Diar Echems seront restaurées. Pourtant, une autre source proche de la daïra de Sidi M'hamed nous a confié qu'«il n'existe aucun projet de réaménagement des immeubles, à ce jour». Selon les riverains, les appartements de type F2 seront «jumelés» afin d'en faire des F4. Mais ils ignorent à qui profiteront les futures demeures. Dans cette cité, il ne reste plus que les familles qui ont refusé de rejoindre les nouveaux logements qui leur ont été attribués à Birtouta. «La plupart des familles qui n'ont pas accepté de partir l'ont fait en raison de l'éloignement de cette banlieue de leur lieu de travail», explique un habitant. «Nous aurions préféré qu'on nous octroie des logements à Sebala où ont été relogés nos voisins l'année dernière, lors de la précédente opération de relogement. C'est plus près du centre-ville et nous n'y serions pas dépaysés», affirme un autre riverain. «Plusieurs habitants de la cité ont décliné l'offre à cause des conflits de famille. Ils n'ont pas voulu déménager pour une chambre en plus, mais pour un appartement supplémentaire», affirme un commerçant, qui ajoute : «Dans une même famille, il y avait des désaccords entre ceux qui voulaient partir et ceux qui projetaient de rester dans leur quartier.» Ceux qui n'ont pas quitté leur quartier espèrent bénéficier de ces logements après leur réfection. «Après leur réaménagement, les appartements seront sûrement plus spacieux», commente une habitante de la cité. Les commerçants ayant des locaux en bas de ces immeubles sont, quant eux, préoccupés ; ils ignorent le sort qui leur est réservé. Ils ne savent pas s'ils vont être délocalisés. «Dans le cas où nous devrions évacuer les lieux, nous ignorons si nous serons dédommagés», s'inquiètent-ils. Assiettes cherchent projets Les quelques sites de chalets libérés, lors de la dernière opération de relogement, devront être, pour certain d'entres eux, démolis. D'ores et déjà, à Kahouet Chergui, l'imposant site qui abritait, il y a quelque temps, plusieurs dizaines de chalets est en cours de démantèlement. Les ouvriers de la wilaya s'attellent à démembrer les éléments qui composent ces mansardes une par une. Des panneaux servant de toitures, d'autres de murs ont été entreposés ici et là. L'assiette foncière récupérée devra, selon les habitants, servir à la réalisation d'une nouvelle station de bus, car l'actuelle occupe un terrain appartenant à un particulier. A Dergana, dans la partie dépendant de la commune de Rouiba, les services de l'OPGI ont commencé le démantèlement des chalets dès que les dernières familles ont quitté les lieux, après l'opération de relogement qui s'est déroulée ce mois-ci. Sur place, les éléments de la garde communale, seuls à être restés, ne savent pas grand-chose du sort réservé à l'assiette. D'après le voisinage, le terrain récupéré servira à la construction de logements. Au site de Mimouni, dans la commune de Bordj El Kiffan, les chalets, qui sont dans un état de dégradation avancé, vont, selon le responsable de la garde communale présent sur les lieux, servir à la construction d'une cité. Néanmoins, la dizaine de familles occupant toujours le site ralentira certainement le projet. Ces dernières ont été écartées de l'opération de relogement, parce qu'elles avaient bénéficié, par le passé, de lots de terrain. «Elles devront se désister de leurs biens pour pouvoir bénéficier de logements», affirme un agent de l'OPGI présent sur le site. Au site Ali Amrane, dans la même commune, d'après les éléments de la garde communale qui surveillent les chalets contre d'éventuels squatters, ceux-ci vont être reconvertis en logements pour les policiers célibataires. D'ailleurs, le site accueille de temps à autre des policiers en mission. Une ambiguïté totale entoure le sort de ces assiettes foncières récupérées par les pouvoirs publics. «Nous n'avons, jusqu'à l'heure actuelle, reçu aucune directive concernant l'exploitation ultérieure de ces sites», affirme un responsable de l'OPGI de Dar El Beïda, dont dépend le plus grand nombre de sites de chalets à travers la capitale. Néanmoins, cette fois-ci, réalisera-t-on des projets d'intérêt général tels que des jardins publics, des bibliothèques, etc. ?