Alors que la fraîcheur automnale caresse le nord du pays, l'été se poursuit de plus belle au Sud, où la rentrée sociale et scolaire est chaude en tous points. Les élèves souffrent quotidiennement de la hausse du mercure, surtout en fin de matinée. Les après-midi virent au cauchemar pour eux, que ce soit sur les routes menant à l'école ou à l'intérieur des classes, où les conditions de scolarisation sont difficiles dans des établissements construits en hauteur et avec des matériaux inadaptés au relief et au climat de la région qui pénalisent les enfants et le staff pédagogique. A Ouargla où nous avons effectué une petite tournée à travers quelques écoles primaires du centre-ville, les ventilateurs muraux installés dans les classes brassent le sirocco venu des cours désertes de végétation et de coins d'ombre, et cela quand ils fonctionnent, car certaines écoles n'ont pas ce privilège. Les traditionnelles récréations du matin et de l'après-midi tournent au supplice pour les pauvres bambins arborant des tabliers neufs aux manches longues, pas très adéquates en cette période chaude. Le petit quart d'heure de repos devient une séance d'arrosage en bonne et due forme pour rafraîchir une tête brûlante et boire de grandes lampées d'eau au robinet ou dans les fontaines fraîches placées en évidence à cet effet. L'administration a mis à la disposition des élèves et du corps enseignant des frigidaires pour garder au frais des boissons. Le recours aux camions-citernes transportant de l'eau filtrée est devenu une obligation avec cette rentrée chaude et en prévision d'un début d'été précoce dès le mois d'avril. L'eau est un besoin vital pour éviter la déshydratation des enfants en ces longs mois de chaleur qui se prolongent et qui coïncident avec l'année scolaire, nous explique l'intendante de cette petite école de quartier. Comme dans la plupart des écoles primaires de Ouargla, les moyens du bord ne permettent pas d'améliorer les conditions de scolarisation des enfants ni à l'intérieur ni à l'extérieur des classes. Climatiseurs inexistants ou inopérants, cours et terrains de jeux inadaptés, clôtures inexistantes ou envahies par le sable comme à El Bour, N'Gouça et El Borma, cantines délabrées, comme en témoignent les différents rapports de la commission de l'éducation de l'APW.