La Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) fait face à deux catégories d'emprunteurs. Les premiers ont bénéficié de l'aide de l'Etat, équivalente à 40% de la valeur du navire de pêche, d'un crédit bancaire de 50% accordé par la BADR dans le cadre du programme de relance économique en plus d'un apport personnel de 10% sur la valeur du navire. Les seconds ont bénéficié des avantages accordés dans le cadre du dispositif du soutien à l'emploi des jeunes (Ansej). Les responsables de la BADR estiment qu'ils ont fait «le nécessaire auprès des marins pêcheurs qui n'ont pas respecté le cahier des charges». Les promoteurs ont été reçus dans les agences locales et à la direction régionale pour exposer leurs difficultés à rembourser leurs dettes. Leurs dossiers ont ensuite été examinés par le comité de recouvrement afin de pouvoir établir la restructuration du montant du prêt impayé et arrêter l'échéancier de paiement. «Nous avons toléré le dépassement du délai de leur engagement (5 ans, ndlr), se défend le directeur régional de la BADR de Tipasa. Nous essayons de traiter les dossiers au cas par cas. Mais pour accorder un rééchelonnement à très long terme ou effacer la dette contractée par les promoteurs de la pêche, c'est au gouvernement et non à la banque de prendre cette décision. Ceci dit, quand nous relevons des litiges des récidivistes qui n'ont pas respecté leurs engagements au bout de plusieurs années, nous transmettons les dossiers à la justice en vue de saisir les navires qui ont été inspectés par des experts.» Dans la wilaya de Tipasa, le plan de relance économique a permis de financer 50 embarcations pour un montant de 800 millions de dinars. Le dispositif de l'Ansej concerne, quant à lui, 140 dossiers, pour 500 millions de dinars. En 2011, 25 embarcations ont été saisies et 88 dossiers sont concernés par l'impayé qui représente 755 millions de dinars.