C'est une mère éplorée qui s'est présentée hier à notre rédaction. Octobre 1988 est pour elle une plaie ouverte qui ne se refermera jamais. Les larmes aux yeux, khalti Zahira voulait qu'on parle de son fils Ahmed Benamor, ravi à la vie à l'âge de 17 ans, et de toutes les victimes d'Octobre. Il a été tué au même moment que notre confrère de l'APS, Sid Ali Benméchiche. Il était sorti le 10 octobre à 14h 15, et il n'est plus revenu. Ce jour-là, raconte khalti Zahira, tout le monde est rentré le soir, sauf lui. Toute la famille attendait le retour du jeune lycéen parti à Bab El Oued pour accomplir des formalités administratives nécessaires pour la rentrée scolaire, en ce mois d'octobre 1988. «Mais en fin de journée, on a commencé à s'inquiéter», se rappelle-t-elle. Lorsque son frère est allé à sa recherche, il a retrouvé sa dépouille à la morgue de l'hôpital Mustapha Pacha. Ahmed avait été tué ! Sa mère le pleure toujours. La blessure est toujours aussi vivace, 23 ans après. Khalti Zahira n'a qu'un seul vœu : que les victimes d'Octobre ne tombent pas dans l'oubli.