Les accidents de la circulation ne sont pas causés par les automobilistes seulement. Il y a aussi des «engins de la mort» ou ces deux-roues motorisés dont le parc prend du volume ces dernières années. De 2005 à 2010, l'importation des deux-roues est passée de 12 millions à près de 30 millions de dollars. Bien qu'un arsenal de textes existe depuis 2007, les autorités publiques font preuve de laxisme quant au contrôle de ces véhicules manipulés par des jeunes dont l'insouciance est criante en matière de normes de sécurité à respecter. Si le conducteur du carrosse et le «covoituré» ont le réflexe de mettre la ceinture de sécurité dès qu'ils sont à bord, ce n'est pas le cas lorsqu'il s'agit du port de casque obligatoire pour nombre d'usagers de motocycles toutes cylindrées confondues. Pourtant, les textes sont on ne peut plus clairs, comme de l'eau de roche, à travers le décret exécutif n°61472 ; 04-381 du 28 novembre 2004 fixant les règles de la circulation routière : «Tout conducteur de motocyclette, cyclomoteur, tricycle (…) à moteur est tenu de porter un casque répondant aux conditions fixées par arrêté du ministre des Transports. (…). L'absence du port du casque entraîne l'immobilisation temporaire du véhicule. Mais «faire une loi et ne pas la faire exécuter, c'est autoriser la chose qu'on veut défendre», disait le cardinal de Richelieu. On voit des jeunes enfourcher leur bécane, slalomant dans une autoroute, sans être munis de casque, bien sûr. Leur numéro de «spectacle» qu'ils arborent fièrement donne le haut-le-corps à des automobilistes, tant le risque d'occasionner un malheur est grand. Ces attitudes de défi que déclinent ces «engins de la mort» dans une voie publique deviennent inquiétantes. Les services de la sécurité routière de concert avec le ministère des Transports se disent décidés, enfin, de passer à l'action pour verbaliser les impénitents conducteurs au regard du péril qu'ils font courir à eux-mêmes et la menace à laquelle ils exposent les autres usagers de la route. Combien de fois n'a-t-on pas croisé des enfants sans casque de protection agrippés derrière des fous à bord de leur scooter, vrombissant tous gaz dehors sans être apostrophés dans un barrage de circulation routière par la brigade en faction ? N'est-il pas grand temps à cette dernière de souscrire sans concession à cette charge qui lui est dévolue pour réduire un tant soi peu l'hécatombe sur nos routes ?