Dans son bilan annuel, l'inspection du travail de la wilaya de Souk Ahras fait état de plusieurs « situations conflictuelles » et « d'infractions » dues au non-respect des textes régissant les relations employeurs-employés. Le travail au noir réprimé par la législation en vigueur, notamment la loi 17-04 du 10 novembre 2004 a ainsi fait l'objet, selon le rapport de la même institution, de visites inopinées sanctionnées par la saisine des organismes employeurs par 412 mises en demeure et 98 procès-verbaux destinés à l'autorité judiciaire. Les secteurs du BTPH et des services sont les plus affectés par le phénomène de la non-déclaration des travailleurs aux assurances sociales. L'application du SNMG au même titre que le travail au noir a fait l'objet d'inspections ciblant 720 travailleurs, dont 255 employés non encore régularisés dans le cadre des nouvelles dispositions salariales du SNMG. Le non-respect des mesures de prévention et de sécurité a été, quant à lui, à l'origine de 192 accidents de travail, dont 6 mortels. Les secteurs de l'industrie et du bâtiment ont respectivement enregistré 52 et 42 cas, dont 2 décès. Des maladies professionnelles ont été également signalées du côté du complexe lainier (LASA) et celui des verres (Verest). L'insuffisance dans l'entretien et la surveillance des moyens matériels ainsi que l'absence de protection dans les travaux en hauteur dans la branche du BTPH traduisent une évolution dans les accidents mortels par rapport à l'année 2004. Concernant les conflits collectifs, le bilan précité résume les griefs des employés des secteurs ayant enregistré des perturbations dans la revalorisation des salaires, des entraves à l'exercice du droit syndical et des revendications relatives aux statuts de quelques secteurs et à la prévention et sécurité des travailleurs. Des contestations ont été enregistrées, par ailleurs, dans les secteurs de l'éducation et de l'industrie lainière par rapport à la gestion des œuvres sociales, nous a confié l'inspecteur du travail. L'Epedemia, le secteur sanitaire de Sedrata et la SNTF sont d'autres foyers de contestation révélés par le même rapport. Lequel fait état de la non-exécution de quelques décisions de justice en faveur de certains travailleurs et de réticences dans la réintégration de ces derniers ou leur indemnisation suite à des situations litigieuses résolues par voie de justice. Au moins, 24 cas ont été répertoriés pour l'année 2005, dont un seul refus officiel émanant d'une entreprise implantée au chef-lieu de la wilaya. Idem pour les 16 employés de la coopérative agricole dont la décision de justice demeure en instance d'exécution depuis 2001. La fermeture d'un complexe laitier employant 82 travailleurs a fait, à son tour, l'objet d'une action en justice à cause du non-respect des démarches légales à entreprendre dans pareils cas, le transfert des dossiers d'assurance chômage entre autres.