Dans son bilan trimestriel, l'Inspection du travail fait état de 126 visites spéciales, 80 visites programmées et 16 contre-visites sanctionnées par un constat inquiétant de la situation des travailleurs à travers les secteurs ciblés par ces visites. Salaires impayés, travail au noir, non-respect du SNMG, manque ou absence de moyens de prévention des risques professionnels, sont autant d'infractions révélées par ledit rapport. Sur les 45 organismes employeurs privés du secteur des services, la brigade mixte composée, rappelons-le, d'inspecteurs du travail et de contrôleurs de la CNAS, a relevé 118 cas d'employés non affiliés aux assurances sociales sur 183. La même instance de contrôle a adressé 36 mises en demeure et 26 procès-verbaux aux employeurs mis en cause. Pour le même motif, le secteur du bâtiment a fait l'objet de 39 visites ciblant 186 travailleurs, dont 106 non encore déclarés pour le trimestre précédent. Pour celui en cours, les entreprises dépendant de la daïra de Sedrata ont enregistré des infractions record, selon la même source. Le non-respect des textes en vigueur régissant la relation employeurs-employés a été également à l'origine de plusieurs conflits collectifs avec la revendication salariale comme grief principal. Ce sont surtout les entreprises publiques Papierosa (Gipec), Epih et le complexe lainier Lasa qui ont respectivement connu des retards dans les paiements du mois de septembre 2006, de juin à septembre de la même année et d'un mois pour la dernière entreprise suscité. Pour le même trimestre, l'Inspection du travail a enregistré 18 accidents de travail, dont un décès dans la commune de Taoura avec comme cause principale le non-respect des mesures de prévention de la part des employeurs et le manque d'équipement. « Ce chiffre est loin du nombre réel des accidents de travail, notamment dans le secteur du bâtiment », nous a déclaré Madjid Beddiar, chef de service et membre de la brigade mixte. Le secteur du bâtiment et celui des services, zones de non-droit par définition, ont déjà inspiré à Souk Ahras et probablement ailleurs d'autres secteurs autrefois peu ou prou respectueux de la législation du travail.