À Oran, où la scène politique est reléguée au second plan parmi les préoccupations des citoyens, qui ressassent à satiété les problèmes de leur quotidien, les «redresseurs» reprennent du service pour être au rendez-vous des prochaines échéances partisanes, à commencer par les prochains congrès. Les rencontres seront multiples pour sensibiliser les militants des 40 kasmas FLN en activité dans les différentes daïras. Cependant, ces réunions ne se feront pas dans les locaux de la Mouhafadha, mais à la Kasma 2 de la rue Khemisti, lieu de ralliement des flénistes, anciens et nouveaux «redresseurs». Les membres du bureau revendiquent l'authenticité de leur mouvement contestataire : «Le dernier congrès n'a pas respecté le statut du Parti, car les membres du Comité Central, issus de ces assises, n'ont pas été désignés par la base, c'est-à-dire les militants des Kasmas. Hasni Mebarcbèche, un vieux routier du FLN, est encore plus prolixe en dénonçant la démarche inappropriée de la Direction Centrale pour régler un différend qui oppose les deux clans : la mainmise sur la Mouhafadha. Le mal qui ronge le FLN d'Oran est tellement profond qu'il y eut parfois des scènes de pugilat devant de nombreux badauds. La dernière s'est déroulée durant les dernières vacances estivales au milieu de la rue Khemisti. Le responsable, Mohamed Freha, désigné par les militants pour gérer la Mouhafadha (version Kasma 2) déplore que, «depuis 2004, les missionnaires envoyés par Belkhadem ont fait de leur déplacement à Oran un séjour touristique, sans plus». Et d'ajouter : «Les prochaines échéances de 2012 sont proches et s'il n'y a pas de réconciliation entre les redresseurs et les autres, le FLN ira vers l'implosion». Pour ce Mouhafedh, la redynamisation du Parti du FLN doit tenir compte d'un paramètre très important : «Le rajeunissement des rangs, du sommet à la base». En d'autres termes, la situation demeure confuse dans la capitale de l'Ouest du pays. «Il faut remettre le flambeau à la nouvelle génération, car les militants en ont assez de voir les mêmes têtes régner en maîtres sur le plus ancien parti politique».