Entre redresseurs et sympathisants du parti FLN, le bras de fer continue. Hier, lors des élections des nouveaux bureaux de la kasma à travers le territoire national, redresseurs et partisans en sont venus, carrément, aux mains. À Batna, plus de 400 frondeurs ont pris d'assaut la mouhafadha du parti, qu'ils ont encerclée, avec un seul mot d'ordre : empêcher l'élection du nouveau bureau de la kasma qu'ils considèrent comme “illégal”. Un impressionnant cordon de sécurité sur place n'a, cependant, pas pu empêcher que la situation ne dégénère. Bilan : 5 blessés dont l'ancien maire de la ville de Batna, M. Saâdi Abdelkrim, percuté par un véhicule d'un des partisans de Belkhadem, alors qu'un élément des services de sécurité a été aspergé par un liquide acide. À Guelma, la situation n'est pas au mieux. La maison de la culture Abdelmadjid-Chaffaï a abrité dès 20 heures les cadres et militants du FLN structurés au sein des kasmas des 34 communes de la wilaya de Guelma. Cette assemblée générale de l'ex-parti unique, présidée par Abdelhamid Si-Affif, membre du bureau politique, était appelée à élire les membres du bureau de la mouhafadha, et ce, conformément aux directives des instances centrales. Cependant, cette opération a été entravée par des perturbateurs, essentiellement des jeunes, qui voulaient, selon les témoins, imposer deux membres dans ce bureau. Des incidents regrettables ont empêché le déroulement du scrutin et l'urne a été saccagée par des contestataires. Par ailleurs à Oran, le local de la kasma 2 du FLN, qui se trouve à la rue Khemisti au centre-ville, avait des allures d'état de siège, hier matin. La raison est liée à la venue d'Abdelkrim Abada qui y tenait une rencontre avec un nombre de ses partisans. Cette situation n'a pas été du goût des partisans d'Abdelaziz Belkhadem qui ont tenté d'empêcher ladite réunion. Ces derniers, qui ont voulu s'introduire de force dans la kasma 2, ont été repoussés par leurs “frères ennemis” et il aura fallu l'intervention de la police pour éviter le pire. Par la suite, une trentaine d'entre eux sont restés amassés sur le trottoir, lançant des invectives à l'endroit de Abada et autres slogans le visant personnellement. Avec les pro-Belkhadem, l'on remarqua leur chef de file Abid Mustapha, actuel mouhafedh à la tête d'un des nombreux groupes qui composent le FLN à Oran. Les forces de police, qui faisaient tampon entre les deux groupes, n'ont procédé à aucune interpellation alors que la rue était occupée et que les opposant de Abada se sont mis à lancer des pierres, des œufs et des bouteilles. Les commerçants affolés ont vite fait de baisser les rideaux. À l'intérieur de la kasma FLN 2, Abdelkrim Abada réitérera ses attaques contre Abdelaziz Belkhadem qu'il accuse d'être à l'origine de la crise interne du FLN, le rendant responsable de son absence de la scène nationale et internationale au moment où la situation est grave. L'intervenant confirmera encore son intention de saisir la justice sous peu pour faire invalider le 9e congrès et appeler à la tenue d'un autre congrès, “un vœu de la base”, dira-t-il. S'en prenant encore à Belkhadem, Abada dira qu'il avait favorisé l'arrivée de certaines personnes au sein du comité central qui n'ont aucune commune mesure avec le parti et surtout de faire fonctionner les instances du parti à l'image du parti RND de l'ancien président égyptien Moubarak avec tous les sous-entendus que cela implique. Rachid Hamatou/Hamid Baali/ DJAMILA L.