Le Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (Ceneap) continue ses rencontres de concertation nationale qui l'ont mené mercredi à Béjaïa. Programmé dans 38 wilayas du pays pour le compte du Conseil national économique et social (CNES), le travail du Ceneap consiste à recueillir les propositions des acteurs locaux sur la question de la gouvernance locale et, partant, en faire un état des lieux. Pour remplir son cahier des charges, le Ceneap mène la concertation avec des opérateurs économiques, des représentants du mouvement associatif, la presse, des responsables des administrations et des élus. Le scepticisme exprimé par certains représentants de la presse, reçus mercredi après-midi de au siège de la wilaya, a été suivi, jeudi dernier, par la sortie du président de l'APW qui explique, dans un communiqué qui nous a été adressé et destiné aux responsables du CNES, les raisons qui lui dictent de ne pas cautionner cette démarche. «La gravité de la situation que traverse mon pays m'oblige à vous responsabiliser des risques réels de disparition du pays qu'engendrerait cette démarche aventureuse de fausses consultations-alibi», écrit le P/APW, Hamid Ferhat. Convaincu que «le système de gouvernance actuel ne peut plus résoudre les problèmes de la population», M. Ferhat voit que la population est défiée par l'engagement d'une démarche qui fait l'impasse sur «la crise de confiance» qui creuse le fossé entre gouvernants et gouvernés. Sur instruction du chef de l'Etat lors du Conseil des ministres du 2 mai dernier, le CNES a été chargé, par le biais de l'étude du Ceneap, de «définir les objectifs d'un meilleur développement local à travers l'organisation d'une concertation nationale pour définir et asseoir une véritable gouvernance locale durable et aboutir à une réelle amélioration des relations entre l'administration locale et les citoyens». «On ne peut pas dire à la population que le problème est une question d'articles, de lois ou même de Constitution. Le prétendre, c'est faire preuve d'aveuglement ou d'arnaque», dénonce M. Ferhat, qui invite à comprendre que «les Algériens ne veulent pas qu'on leur offre une Constitution, mais qu'ils soient les artisans de sa confection».