Le manque d'anesthésiants est à l'origine d'une quasi-paralysie de l'activité des blocs opératoires dans les hôpitaux de la wilaya de Jijel. Ce triste constat a été fait par des élus de l'APW qui ont pris le soin de sillonner les établissements hospitaliers pour rendre compte d'une situation qui n'a fait qu'entraver les programmes opératoires. Des élus se sont étonnés de cette pénurie, alors que ces produits sont disponibles, soulèvent-ils, dans les cliniques privées. Preuve à l'appui, les responsables du secteur ont fait savoir que les commandes présentées à la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) ne sont pas honorées. «Les produits anesthésiques sont d'ailleurs délivrés au compte-gouttes », indiquent-ils. Ce constat a fait réagir un spécialiste en anesthésie- réanimation, -qui est en même temps un élu-, lequel fera remarquer que le programme opératoire à l'hôpital de Jijel n'a jamais été perturbé du temps où les curares était disponibles. «Chaque chirurgien arrivait à opérer jusqu'à 6 malades par jour », a-t-il fait savoir. Les hôpitaux ne doivent d'ailleurs, - sur instruction ministérielle, s'approvisionner qu'auprès de la PCH. Mais c'est pourtant là que le manque en produits commandés est criard. Que ce soit les hypnotiques, les curares ou les produits morphiniques, ces trois composants essentiels à tout acte opératoire posent un réel problème d'approvisionnement; et si parfois un de ces produits réapparaît, un autre fait défaut au même moment. En l'absence de solution, l'activité chirurgicale dans les EPH de la wilaya est presque réduite à la seule prise en charge des cas urgents. Cette situation fait le jeu du secteur privé qui en profite. Les hôpitaux sont devenus de véritables terrains de chasse des malades, détournés vers les cliniques, là ou les anesthésants ne manquent pas.