Nombre d'installations sanitaires sont fermées, soit à cause de pénurie de médicaments et de matériel médical soit pour cause d'insécurité. Sur les trente-trois centres hospitaliers que compte la capitale irakienne, seuls quelques établissements importants de la ville offrent encore des prestations médicales très limitées. Cette situation a fait réagir les responsables du Comité international de la Croix- Rouge, qui trouvent que “le système médical à Bagdad s'est virtuellement effondré”. Le constat est vraiment alarmant à en croire le contenu du communiqué du CICR : “Les morts sont abandonnés, le début de la chaleur d'été et la détérioration des systèmes d'approvisionnement en eau et en électricité accentuent les risques d'épidémies.” A la rupture des stocks médicaux, vient s'ajouter l'insécurité qui est à l'origine de la fermeture d'un certain nombre d'hôpitaux dont l'un des plus prestigieux d'Irak, Al-Kindi. Ce centre hospitalier a été saccagé, et son personnel a fui devant la horde de pillards après que Bagdad fut tombée entre les mains des forces américaines. Il a fallu que les habitants prennent l'initiative d'assurer eux-mêmes la sécurité de cet hôpital par leurs propres moyens, pour que celui-ci ouvre à nouveau ses portes aujourd'hui. Cette réouverture est conditionnée cependant par le retour du personnel médical à son poste de travail et également par le ravitaillement en eau et en carburant, indispensables pour la remise en marche des générateurs, tant que le “courant électrique est coupé”. Contre toute attente, cet hôpital ne manque pas de médicaments selon le responsable adjoint de la pharmacie. “Il y a longtemps que je n'ai jamais eu autant de médicaments”, dit-il, en précisant que les gens ont même apporté des caisses de médicaments volées dans d'autres hôpitaux. Le complexe hospitalier “Saddam médical city” a cependant été maintenu ouvert grâce à la protection assurée par les militaires américains, mais les blocs opératoires ne fonctionnent pas. Cette protection n'a malheureusement pas été étendue aux autres centres sanitaires. L'activité médicale a été quasiment paralysée, affirment les organisations humanitaires, qui s'attellent à acheminer les cargaisons de médicaments et de matériel médical, via la Jordanie, en espérant que la sécurité soit assurée pour approvisionner les établissements sanitaires. K. A.