Stimuler l'industrie pharmaceutique et réduire la facture d'importation en médicaments qui a atteint 2,5 milliards d'euros (2010). Deux actions-clés pour réguler le marché du médicament en Algérie que les entreprises nationales ne couvrent qu'à hauteur de 30%. Un protocole d'accord a été signé, hier, à la résidence Djenane El Mithak entre l'Algérie et les Etats-Unis pour la création d'un pôle d'excellence en biotechnologie afin de répondre justement à cette problématique. L'objectif étant de renforcer la production nationale et d'innover dans le domaine pharmaceutique pour répondre aux besoins en constante augmentation dans le pays. «L'Algérie doit cesser d'être un pays importateur consommateur de médicaments», a déclaré Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, lors de l'installation officielle du haut comité algéro-américain de pilotage et de suivi de ce projet de partenariat. Il s'agit, a t-il expliqué, «d'encourager la recherche, le développement et la production de médicaments innovants issus des biotechnologies». Pour ce faire, ce «pôle d'excellence régional dans le domaine de la biotechnologie qui sera créé d'ici à 2020 constituera une plaque tournante pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, en reproduisant l'expérience menée par les Etats-Unis à Singapour et en Irlande», a-t-il précisé. L'association PHRMA – qui regroupe une dizaine de laboratoires américains de recherche et de fabrication de médicaments dont les numéros un et deux mondiaux de l'industrie pharmaceutique Pfizer et Merck, mais aussi Eli Lilly, Amgen, Abbot et Novartis – s'associera, dans le cadre de ce projet, à des représentants des ministères de la Santé, de l'Industrie, du Travail et de la Sécurité sociale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. Ce pôle sera implanté sur une surface de 140 000 m2 dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah. Ce projet ambitieux est, selon le ministre de la Santé, le plus important liant – hors hydrocarbures – les deux pays. Il donne suite à un accord déjà signé par l'Algérie et PHRMA à l'issue d'un forum algéro-américain sur la santé tenu en juin dernier. Un projet de jumelage entre la faculté de médecine de Havard et celle de l'université d'Alger a également été initié.