Interviewée par une chaîne de télévision le 15 octobre 2011, une militante italienne des grandes manifestations de Rome contre les Bourses et les banques a déclaré : «Nous souhaitons vivement que cet automne soit notre Printemps arabe ! » Cette déclaration est l'une des plus violentes gifles infligées aux pseudo-politiques arabes, y compris ceux des universités «défoncées», qui prétendent que «les révoltes arabes» ont été manipulées par les USA. Le monde entier traverse une période de «turbulences» semblable à un typhon terrible ou un «tsunami terrestre». La terre contre- attaque ! Mais la plus belle chose en cette année tsunamienne (2011) est certainement le grand mouvement des femmes, à sa tête, le mouvement «courageux, étonnant et décisif» des femmes yéménites ! En effet, si les Tunisiennes, les Egyptiennes, les Syriennes et, à un degré moindre, les Libyennes (malgré sa tyrannie, El Gueddafi a laissé certaines libertés aux femmes, par exemple poursuivre des études en Occident), avaient certaines libertés, les femmes yéménites n'avaient presque… rien ! D'abord, les voisins saoudiens et omaniens confinaient et confinent toujours leurs femmes sous une carcasse de plomb, ensuite Ali Abdellah Saleh (comme «ses voisins») ne voulait «aucun progrès» qui «le dérange» dans sa «dictature moyenâgeuse». Cependant, il avait oublié que l'ancêtre des femmes yéménites était… Belkis, la première reine dans… le monde, selon toutes les légendes ! On l'appelait la reine de Saba et on dit qu'elle avait régné sur le «Yémen heureux» au IXe siècle avant Jésus-Christ ! Belkis est, depuis, une légende universelle, comme ce «barrage de Maâreb, le premier barrage connu dans le monde»(1) ou cette ville paradisiaque qui s'appelle Eden ou Aden et qui est citée par toutes les «Ecritures», qu'elles soient juives, chrétiennes ou musulmanes. Eden ou Aden est même l'équivalent étymologique de «Paradis», selon le Talmud, la Bible et le Coran ! Quel beau mur créé par ces Yéménites au tchador noir, «carapaceux» mais défiant tous les tyrans du monde ! Elles sont toujours au premier rang des manifestations contre ce tyran nommé Ali Abdellah Saleh. Un tyran qui «compte ses derniers jours» comme il compte ses derniers amis» et ses… «derniers dollars» volés au peuple yéménite, l'un des plus pauvres au monde. Il a compté sans… Belkis, Tawakkol et Hind Haïthem. En effet, cette dernière est peut-être, on ne peut jamais trancher dans ce Monde arabe plein de censure «barbéléenne», la meilleure romancière arabe de ces dix dernières années. Son roman El Oum wa el Wahcha (compagnie et solitude), paru en 2006, est bien une étincelle lumineuse jetée dans un Yémen obscur, caverneux et commandé, par-dessus tout, par un Saleh venu des temps d'Ahl el Kah'f (les gens des cavernes cités par le Coran). «L'automne 88 algérien» (2), le Printemps arabe 2011et peut-être «l'automne occidental 2011» ont mobilisé d'abord… les femmes. Le XXIe siècle sera-t-il le siècle des «Femmes» écrites bien en majuscule ?
Note : 1) VIIIe siècle avant Jésus-Christ 2) Voir Hamaï'm Echafeq de l'auteur.