Des arrêts partout. Les autoroutes de la capitale ont perdu leur vocation par défaut d'un meilleur plan de circulation, voire d'un meilleur aménagement pour devenir de simples routes d'agglomération où les arrêts de bus se multiplient et où il est de plus en plus difficile de maintenir une fluidité continue. Alors que l'Etablissement de gestion de la circulation et du transport urbain (Egctu) avait par exemple interdit, l'année dernière, tous les arrêts « aménagés » sur l'autouroute de la rocade sud, c'est-à-dire celle qui relie Ben Aknoun à Oued Smar. Il est hélas ! regrettable de constater que cette mesure n'est respectée ni par les transporteurs ni par les usagers eux-mêmes, puisque habitués à ces « raccourcis ». En principe, l'application de cette décision devait se faire par la police de la circulation, ce qui était le cas d'ailleurs pendant quelques jours. Mais les transporteurs sont revenus après « un temps d'accalmie » à leurs anciennes habitudes, faute de suivi bien sûr. Emprunter aujourd'hui cet axe n'est pas sans risque. Et le fait que « les bus sont prioritaires en quittant leurs arrêts », cela complique davantage la situation. Des véhicules vont dans tous les sens sur les couloirs de l'autoroute, des klaxons et des cris quelquefois sont légion au niveau de ces arrêts. Quant au risque qui peut planer sur les usagers, là c'est un autre débat. Décisions sans lendemain Le non-respect des décisions de l'EGCTU est visible aussi au niveau de la voie rapide l'ALN (ex-La Moutonnière). Là aussi, même si l'établissement a interdit formellement aux transporteurs de marquer des arrêts au niveau de la passerelle de Belouizdad et aménagé pour cela des barreaudages pour empêcher les gens d'utiliser cet endroit, on constate que les bus continuent de marquer des arrêts particulièrement quand les agents de police ne sont pas présents. Ainsi, les décisions de l'administration s'apparentent non pas à des textes obligatoires mais plutôt à une déontologie dont les transporteurs peuvent s'en passer sans crainte. Au niveau de l'établissement en charge de la circulation, il existe pourtant une commission dite mixte, regroupant des représentants de l'établissement en question et ceux des services de police et dont la tâche principale est la coordination entre le texte et son application. D'après les services de la Gendarmerie nationale qui interviennent également dans l'application de ce genre de mesures, « cela est lié à un problème d'ordre général ». Tant qu'il n'y a pas un texte de loi régissant cette anarchie, il sera difficile d'y mettre fin. C'est d'ailleurs l'une des propositions faites par ce corps de sécurité aux pouvoirs publics.