Alger est saturée. Des bouchons se forment à longueur de journée sur les principaux axes routiers de la capitale. Pendant les heures de pointe, la file d'attente des véhicules dépasse les trois quarts d'heure au niveau de certains carrefours de la capitale. En un mot, Alger respire du monoxyde de carbone. À cet effet, les points de congestion de véhicules ont fait hier l'objet d'une rencontre au ministère des Travaux publics où ont été présentés les principaux projets destinés à améliorer les conditions de circulation dans l'Algérois. Le ministre des Travaux publics s'est lancé un défi : désengorger les principaux axes routiers d'Alger en moins de deux ans. Il promet en fait que les points noirs recensés jusque-là seront effacés et traités en dix-huit mois. À titre d'indication, Alger compte à présent pas moins de trente points noirs : les carrefours de Chevalley, Addis Abeba, Bir Mourad Raïs, Ben Aknoun (les Deux-Bassins), l'échangeur d'Oulmane Khelifa (Riadh El-Feth)… L'ensemble de ces points de liaison provoquent des blocages de la circulation. La solution technique pour laquelle a opté la Direction des travaux publics (DTP) afin d'éliminer les différents points de cisaillement est la réalisation de passages souterrains. À en croire le DTP d'Alger, l'aménagement de ces infrastructures (tunnels) est beaucoup plus dicté par le souci d'améliorer le tissu urbain de la capitale. Ces aménagements urbains contribueront à soulager et à désengorger les carrefours et autres points de cisaillement, notamment à Alger-Centre. Néanmoins, la construction de la rocade sud d'Alger (60 km) demeure un des plus importants projets qui assurera une meilleure fluidité du trafic routier. Il s'agit d'un tronçon autoroutier qui traverse et relie quatre wilayas : Alger, Bouira, Boumerdès et Tizi Ouzou. Reste à choisir le couloir pour tracer cette autoroute. Les spécialistes ont arrêté quatre variantes. Il semble que l'unanimité soit dégagée autour de la variante Boudouaou-Zeralda. Lors de la rencontre d'hier, les participants ont abordé les axes du schéma routier directeur d'Alger qui s'inspire du schéma directeur national et autoroutier. À cette occasion, M. Omar Ghoul a passé en revue les lacunes liées aussi bien à la gestion des routes qu'à l'état du réseau routier. Il a aussi beaucoup insisté sur la notion de coordination entre les différents intervenants sur le réseau (Sonelgaz, P et T et Epeal). Tout projet, de quelque nature que ce soit, doit, dit-il, désormais s'inscrire dans une vision et un plan global. Dans le même registre, il a souligné la nécessité de prendre en charge le volet entretien des routes. Abordant le problème de la signalisation, le ministre a demandé aux participants d'engager une réflexion pour l'établissement d'un schéma directeur de signalisation. Jusque-là les indications routières ne sont pas suffisamment prises en compte par les services concernés. Cet aspect, faut-il le rappeler, est primordial en matière de sécurité routière. À noter que le ministre des Travaux publics a entamé la finalisation du décret relatif à la mise en place des ralentisseurs sur les routes. D'aucuns ont remarqué des dos-d'âne même sur la route nationale et la voie express et sans aucun panneau de signalisation. Le ton “politique” a été donné hier. Attendons la concrétisation des mesures décidées pour voir. R. H.