La Commission fédérale d'arbitrage (CFA) s'interroge sur l'utilité des stages, séminaires et regroupements qu'elle organise au profit des arbitres si ces derniers ne tiennent pas compte et surtout ne mettent pas en pratique les directives reçues en matière de respect des lois et règlements du jeu. Dans une note interne, elle a rappelé à l'ordre les arbitres afin que ces derniers appliquent toutes les directives prononcées. Ce rappel à l'ordre était nécessaire, car la situation commence à faire désordre. Alors que la CFA fait étalage du nombre de regroupements organisés, de progrès enregistrés, de promotion de jeunes arbitres, la structure est rapidement rattrapée par des fautes, bévues et manquements relevés quotidiennement sur le terrain. Des arbitres qui «oublient» de sortir le carton jaune lorsqu'ils sont harcelés, bousculés, leurs décisions contestées sans encourir la moindre sanction alors que le règlement en la matière est clair. Des tirs de réparation sont exécutés alors des joueurs pénètrent et accompagnent le tireur avant que ce dernier n'exécute le tir, le 4e arbitre, qui ne porte pas le même maillot que le trio et le «cache» en mettant le haut du survêtement. Des avertissements ont été infligés aux arbitres récalcitrants. C'est bien la preuve que certains n'ont pas appliqué les mesures préconisées en séminaires. Benarous suspendu Le climat s'est un peu plus alourdi avec l'épisode Benarous. La CFA lui a infligé une suspension de 3 mois pour «propos outrageux et diffamatoires à l'encontre du président de la CFA», mentionne l'attendu de la décision. En fait, l'arbitre assistant international a saisi, par lettre, le président de la FAF pour manifester son inquiétude sur sa situation au plan national et continental. Depuis le 2 avril dernier, date du match Zamalek-Club Africain (coupe de la Confédération), il n'a plus été désigné par la CAF et n'a fait que 5 touches en championnat national… depuis le 2 avril 2011. Cet arbitre n'est pas le seul à avoir saisi par lettre le président de la Fédération. Mohamed Benouza, lui aussi, a adopté la même démarche pour signaler ce qu'il a vécu à l'occasion d'un voyage en Afrique, désignant du doigt le président de la CFA sans que cela n'entraîne de conséquences à l'instar de celles qui se sont abattues sur son collègue. D'aucuns se sont interrogés sur ce qu'ils qualifient de «deux poids, deux mesures».A priori, l'épisode des correspondances adressées à la FAF n'est pas fini. Des hommes en noir déçus par la tournure des événements auraient signifié leur ferme volonté de recourir à l'arbitrage de la Fédération. Lettre anonyme et accusation de corruption Une lettre anonyme a déjà ouvert la voie dans ce sens. Son, ou ses, auteur(s) dénonce(nt) la «partialité, le favoritisme, le clanisme et l'arbitraire du responsable de la commission d'arbitrage».Le document fait état de promotions au grade de fédéral 1 au profit d'arbitres (deux) dont l'âge dépasse les 40 ans et sur des critères fluctuants. Au moment où est évoqué le rajeunissement du corps, des arbitres aux frontières de la retraite sportive sont promus au grade de fédéral, alors que de jeunes et talentueux arbitres «croupissent» au niveau des ligues régionales et subissent le diktat éhonté de ceux qui sont aux manettes de la corruption au niveau du palier inférieur où ils exercent leur sale besogne loin des regards. Justement, ce douloureux chapitre de l'arbitrage algérien a été évoqué avec fracas en réunion de la CFA, sans que cela provoque la moindre réaction de cette structure. Il y a quelques jours, lors d'une réunion, il y a eu un vif échange «d'amabilités» entre deux membres de la commission. «Tu es un corrompu», a fusé dans la salle glacée par le silence. Cette affaire restera-t-elle sans suite ? C'est le côté cour de l'arbitrage qu'il faut soustraire à la «curiosité» des empêcheurs de tourner en rond. Bien d'autres choses, pas du tout reluisantes, rythment la vie de ce corps.