Le CNES, le syndicat des enseignants du supérieur, compte paralyser les universités du pays pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur le marasme qui règne dans les facultés. Dans un communiqué rendu public hier, ses responsables ont annoncé leur décision d'observer une journée de grève mardi prochain. Cette décision a été prise par le conseil national qui s'est réuni en décembre 2005. Une réunion à l'issue de laquelle le CNES a adopté aussi un « programme d'action nationale pour l'année universitaire 2005-2006 ». Durant la journée du débrayage, les enseignants de l'USTHB sont appelés à observer un piquet de grève à 8h et à assister aux travaux d'une assemblée générale. Les enseignants des huit facultés de l'USTHB sont également invités à se prononcer sur une proposition préconisant la tenue d'une semaine de grève du 25 février au 2 mars. L'on indique qu'il est possible aussi que le CNES opte pour une grève ouverte au mois de mai dans le cas où la tutelle ne répondrait pas favorablement à ses doléances. La situation à laquelle est arrivée l'université algérienne, de l'avis du CNES, ne permet pas de former les cadres dont le pays a besoin, encore moins de fournir l'élite de demain. « Aucun redressement du pays ne peut être sérieusement envisagé sans un redressement de l'université algérienne et du système éducatif dans sa globalité. Nous ne pouvons pas nous comporter en simples spectateurs. Nous devons agir et réagir car notre responsabilité et notre dignité sont pleinement engagées », dira M. Cherbal, responsable au niveau du CNES. Ce dernier a indiqué que la commission mixte regroupant les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et ceux du CNES, qui devait finaliser un projet de statut de l'enseignant-chercheur, a buté sur le refus des pouvoirs publics de discuter la grille des salaires proposée par le syndicat CNES. Selon notre interlocuteur, le statut général de la Fonction publique, qui devait être débattu à la session d'automne à l'APN, est renvoyé, une fois de plus, aux calendes grecques. Les autres points figurant dans la plateforme de revendications nationales du CNES n'ont connus aucune avancée, à l'instar du problème du logement qui est toujours posé d'une façon cruciale, ajoute-t-on. « Nous nous retrouvons (...) dans la même situation qu'en 1996 (...). Le droit syndical et le droit de grève sont remis en cause (...) », s'insurgent les représentants du CNES. Ces derniers ont, en outre, dressé un tableau peu reluisant de la situation qui prévaut au sein de l'université. Ils citeront, entre autres, la gestion opaque et clientéliste des stages et des bourses de formation à l'étranger, la marginalisation du corps enseignant, l'absence d'une politique claire et rationnelle de formation et l'absence de transparence dans le recrutement d'enseignants.