La faculté de médecine de Sidi Bel Abbès a été paralysée, hier, pour la deuxième journée consécutive, par un mouvement de grève initié par des étudiants en médecine, en chirurgie dentaire et en pharmacie. Dès le matin, un sit-in a été observé devant les locaux de l'administration alors que les principaux accès ont été bloqués. Les grévistes dénoncent, à travers ce mouvement de protestation, la «falsification» de procès-verbaux de notes finales d'examens, notamment ceux de la filière médecine (biochimie), ayant conduit à l'ajournement d'une dizaine d'étudiants alors qu'ils étaient portés admis. Par contre, un certain nombre d'étudiants auraient été admis en troisième année alors qu'ils étaient recalés, d'après des documents authentifiés remis à El Watan. Des preuves accablantes mettant en cause plusieurs enseignants ont été réunies et adressées à différentes institutions, selon un représentant des protestataires. Il s'agit, entre autres, de procès-verbaux de notes finales contradictoires portant la même date (session de juin 2011). Des PV que certains enseignants ont refusé de parapher, ajoute-t-il, pour signifier leur refus de cautionner les pratiques de favoritisme telles que dénoncées par les étudiants de médecine. Ce mouvement de protestation fait suite, rappelons-le, au sit-in observé jeudi dernier au niveau de la faculté, dont l'accès principal a été couvert de banderoles hostiles à l'administration universitaire. Des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Non à la hogra», «Non à la vente des notes», «Où est la dignité de l'étudiant ?». Le wali de Sidi Bel Abbès, qui s'est rendu hier à la faculté de médecine où il s'est entretenu avec les représentants des étudiants, s'est dit disposé à intervenir pour trouver une solution à cette situation. Cette affaire, qui a désormais tous les aspects d'un manquement grave à l'éthique scientifique dans l'une des plus importantes facultés de médecine du pays, devrait interpeller les instances académiques au plus haut niveau. Des praticiens des secteurs public et privé ont, d'ailleurs, exprimé leur désapprobation face à ce genre de pratiques, tout en appelant le doyen de la faculté ainsi que l'ensemble des membres du conseil scientifique à présenter leur démission. Une commission d'enquête composée de quatre membres, instituée par le recteur de l'université, a entamé hier son travail à l'effet de faire la lumière sur cette scabreuse affaire. Elle devrait rendre ses conclusions dans les plus brefs délais, a indiqué hier le vice-recteur chargé de la pédagogie. Des conclusions que grévistes et enseignants attendent impatiemment…