- Le FCE s'apprête à organiser l'élection d'un nouveau président. Comment jugez-vous le parcours, jusqu'ici, de cette organisation ? Le FCE a-t-il réussi à mobiliser le monde de l'entreprise autour de lui ? Le FCE a dix ans d'existence. On peut considérer que le bilan est globalement positif au regard des missions qu'il s'était fixées lors de sa création, c'est-à-dire principalement être une tribune de réflexion sur l'entreprise et de propositions d'amélioration du climat des affaires, ainsi que d'avis sur les grands dossiers de la politique économique du pays. Le FCE n'a pas toujours été entendu, cependant il a contribué à porter les problèmes que vit l'entreprise algérienne à la fois devant les pouvoirs publics mais aussi devant l'opinion publique. Peut-être pourrait-on reprocher une combativité timide et pas suffisamment d'efforts de mobilisation des entrepreneurs autour des possibilités d'amélioration de l'environnement de l'entreprise. - Certains membres du FCE émettent des réserves quant à la manière dont cette organisation est conduite, mais aussi sur ses réponses au sujet de certaines mesures du gouvernement engageant parfois l'avenir de l'entreprise algérienne. Comment abordez-vous cette situation, vous qui êtes membre de l'organisation et candidat à sa présidence ? Il est vrai que des collègues se sont plaints d'un manque de concertation et d'échange, au sein du FCE, sur des dossiers importants pour le monde de l'entreprise. De même ils ont-relevé une tendance à l'omnicompétence du président qui consulte et informe «seulement lorsqu'il en a envie». Rappelez-vous le retrait de notre association des entrepreneurs publics, qui reprochaient une absence de concertation préalable à des déclarations du président qu'ils ne partageaient pas. De même, certains membres reprochent au président de ne pas traduire, devant les pouvoirs publics, les préoccupations et les difficultés qui les empêchent de progresser dans la gestion, l'efficacité de leurs entreprises, des préoccupations qu'ils ont pourtant exprimées à ce même président. Il y a aujourd'hui un désir d'alternance, un désir de souffle nouveau pour consolider ce formidable outil qu'est le FCE. Preuve en est ce nombre de trois nouveaux postulants à la présidence. Mais il y a aussi ce désir ardent du président sortant à vouloir rester et décrocher un troisième mandat. On verra bien si au FCE, le conservatisme l'emporte sur le renouveau. - Quel sera votre plan de travail pour fédérer les efforts autour de vous si vous êtes élu à la tête du FCE ? Mon programme d'action c'est d'abord : concertation, concertation, concertation. Au FCE, nous ne serons une force de proposition crédible et écoutée que si nous reconstruisons d'abord une cohésion interne, une cohérence dans notre démarche. Je travaillerai donc à informer et à associer les membres du FCE à la maturation de nos positions. Je compte aussi renforcer l'apport de notre comité d'orientation stratégique, qui aura son mot à dire dans nos décisions. Je compte marquer la présence du FCE à l'intérieur du pays par la tenue de conseils dans nos capitales régionales. Un dossier me tient particulièrement à cœur : l'organisation et la tenue de premières assises de l'entreprise algérienne qui réuniront entrepreneurs, universitaires, experts, syndicalistes… pour débattre de l'entreprise algérienne et faire des propositions pour une nouvelle dynamique entrepreneuriale. - Trois candidats – Hassan Khelifati, Réda Hamiani et Salim Kerdjoudj – ont également annoncé leur candidature. Comment vous situez-vous par rapport à eux ? Je n'ai pas à me situer par rapport aux trois autres candidats. J'ai surtout à exposer clairement ma détermination à insuffler une dynamique nouvelle à notre association, à la rendre plus collégiale, à construire la cohésion pour rendre le FCE plus crédible, donc mieux écouté et, en définitive, plus utile pour l'entreprise et l'économie algérienne. Je ne suis pas l'homme providentiel, loin s'en faut, mais j'aime le rôle de bâtisseur, j'aime le travail d'équipe et j'aime les challenges. Ma présidence à la tête de l'AC2A a été marquée par ces traits de mon caractère. Vous voyez : il y a l'envie de faire. Le dernier mot revient à mes collègues du FCE.