La rencontre des associations des parents d'élèves de la wilaya de Constantine, tenue jeudi dernier pour la première fois dans les annales du secteur de l'éducation en présence du wali, aura prouvé, encore une fois, que rien n'allait dans la majorité des établissements scolaires, en dépit des résultats réalisés au sein de quelques structures qui demeurent les rares arbres qui cachent la forêt. La liste des propositions émises par la fédération des associations des parents d'élèves à l'intention du wali a été en sommes généraliste, où la fédération qui semble beaucoup plus préoccupée par l'ameublement de son bureau sis au CEM Khadidja n'a pas fait d'effort pour aborder les vrais problèmes qui continuent de gangrener le quotidien des élèves. Un constat que le wali n'a pas manqué de faire lors de sa récente visite au secteur dans la commune de Constantine à l'issue de laquelle il demandera une rencontre avec les associations concernées pour cerner les priorités à engager dans l'immédiat. Ainsi, les questions liées à l'insécurité, au renforcement des cantines, au transport scolaire, aux unités de dépistage et de suivi et l'élargissement de l'opération des cours de soutien initiée par le wali, sérieusement pris en charge par ce dernier, ont fait l'objet d'un engagement ferme de la part du premier responsable de l'exécutif. Annonçant de prime abord son intention de donner à cette rencontre un caractère périodique, spontané, sans protocoles et surtout pratique pour dresser un plan d'action et faire un suivi continu des décisions prises, Abdelmalek Boudiaf n'omettra pas de remarquer l'absence des associations des parents d'élèves dans de nombreux établissements. Un fait regrettable pour des associations appelées à contribuer pour améliorer les conditions scolaires de leurs enfants. L'ouverture des débats dans une rencontre qui a regroupé près de 200 représentants des associations des parents d'élèves, a montré clairement un déficit énorme en communication. Un fait qui illustre surtout l'énorme travail que devra engager le bureau de la fédération des parents d'élèves en direction des établissements scolaires, dont la majorité demeure toujours ignorée. C'est le cas des établissements des quartiers populeux de la ville de Constantine et ceux des communes érigés en préfabriqué et qui souffrent toujours de l'absence de chauffage, de transport, d'alimentation en eau potable et d'aménagement au moment où des parents d'élèves réclament plus de micro-ordinateurs avec connexion au réseau Internet. Dans le volet pédagogique, des parents d'élèves ont mis le doigt sur les difficultés rencontrées par leurs enfants avec les nouveaux programmes et le système d'évaluation continu qui a dérouté aussi bien les enseignants que les élèves, alors que d'autres ont évoqué le sempiternel problème de surcharge dans les classes. Le rôle de la direction de l'éducation ne semble pas faire l'unanimité parmi certaines associations qui reprochent à cette institution son caractère discriminatoire. Un intervenant, psychologue de surcroît, est allé même jusqu'à inviter la direction de l'éducation, qui, selon lui, continue de refuser d'admettre l'existence de la violence en milieu scolaire d'ouvrir une « petite fenêtre » à ceux qui désirent remédier aux nombreux maux de l'école. En deux heures de débats, qui se sont avérées insuffisantes, dans une salle trop exiguë pour contenir tout le monde, le wali de Constantine aura fait une idée précise sur le pain qu'il aura sur la planche.