Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, ne semble pas être inquiet outre mesure quant aux accidents qui secouent presque régulièrement les plus grands complexes pétrochimiques, à savoir ceux de Skikda, d'Arzew et de Hassi Messaoud. Interpellé jeudi à l'APN par un député sur la gestion des risques industriels, le ministre énumérera un chapelet de mesures prises pour la sécurité de ces sites. Il a ainsi parlé de l'expertise faite de toutes les unités des différents sites, la maintenance régulière des équipements, la formation des équipes de prévention et l'acquisition des équipements nécessaires pour la sécurité de ces mêmes sites. Pour lui, le « nécessaire » a été fait, mais le risque persiste toujours. « Des accidents se passent partout. Cela n'est pas spécifique à l'Algérie », a-t-il répondu, ajoutant sur un ton affirmatif qu'« à l'avenir, il y aura d'autres accidents ». Il reconnaît que les accidents - comme l'explosion d'il y a deux ans qui a soufflé une bonne partie du complexe GL1K de Skikda - sont dus soit à une erreur humaine soit à des failles techniques. Tentant de diminuer la gravité de la situation, le ministre fait un parallèle avec les accidents de la circulation. « Les accidents de la route dépassent de loin ceux industriels. Et il ne peut pas y avoir de l'industrie sans qu'il y ait d'accidents », a-t-il soutenu, tout en s'étonnant du fait que l'on parle beaucoup des accidents industriels et n'ont pas de ceux de la route. « Pourquoi vous ne parlez que de ça ? », s'est-il apostrophé. Quant aux populations exposées à ce genre d'accidents, le ministre n'a pas hésité à montrer du doigt les autorités locales qui, selon lui, donnent les permis de construction aux gens sans prendre en considération les paramètres de sécurité.Le ministre a, par ailleurs, exclu que la prochaine réunion de l'OPEP, prévue le 31 janvier à Vienne, débouche sur une baisse de la production. « Toute nouvelle baisse n'aura aucune justification. Toute décision que prendrait l'Opep devrait se contenter de celle que nous avons déjà prise au Koweït, le 12 décembre, à savoir le maintien du plafond de production à 28 millions de barils/j », a déclaré le ministre. Il estime qu'il faut « attendre la réunion ordinaire de mars pour décider d'une baisse ou pas à la lumière de l'examen de la situation du marché ». Car, selon lui toujours, « il n'y a pas, du moins pour le moment, de justification à baisser la production, car toute réduction ne ferait que créer encore plus de tension ». Le ministre de l'Energie lie la hausse actuelle des prix à la forte croissance économique mondiale et la tension créée par la question du nucléaire iranien, la situation politique au Nigeria et la rigueur de l'hiver. « Avec ces tensions, la reprise de la croissance économique, notamment aux Etats-Unis, au Japon et en Europe, ainsi que le manque de capacités de raffinage qui va perdurer, nous nous attendons à des prix assez élevés, en tout cas à pas moins de 50 dollars durant les prochains mois », a-t-il indiqué.