Après Hassi-Messaoud, Hassi-R'mel et Hassi-Berkine, le gouvernement a déclaré, hier, le pôle d'In Aménas ainsi que les zones industrielles d'hydrocarbures d'Arzew et de Skikda “zones à risques majeurs”. Cette décision a été entérinée par le Conseil de gouvernement qui a adopté les trois décrets exécutifs suite à une présentation de Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines. Elle s'appuie sur la politique nationale de prévention et de gestion des risques majeurs liés aux industries énergétiques. “Ces mesures sont destinées à mettre fin à une situation d'anarchie et, essentiellement, à assurer la sécurité des citoyens, de leurs biens et de l'économie nationale ainsi qu'à imposer le respect des règles d'urbanisme, d'occupation des sols et d'environnement”, précise le communiqué du Conseil de gouvernement. Suite aux incidents tragiques qui se sont produits dans la zone industrielle de Skikda ainsi qu'aux risques importants à Hassi-Messaoud, et dans les autres sites stratégiques, le gouvernement avait décidé en novembre 2004, à travers 21 mesures d'urgence, que les zones industrielles relevant du secteur des hydrocarbures, en particulier, fassent l'objet d'une régulation et de dispositions particulières. Et ce, dans le cadre des dispositions de la loi relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes. Il s'agissait, dans un premier temps, de la localisation des zones à risques, puis de leur classification en tant que telles. Cette mesure est suivie par le contrôle intensif des mesures de prévention et des capacités de gestion des catastrophes. Cette politique s'accompagne par une délocalisation des habitations se trouvant à l'intérieur de ces zones. Le ministre de l'Energie avait entamé, il y a de cela près d'une année, l'évacuation des indus occupants de la plate-forme pétrochimique de Skikda. Hassi-Messaoud avait été la première à être déclarée zone à risques majeurs en novembre 2004. Elle est redevenue dans ce cadre une “zone d'exploitation”. Parmi les arguments avancés par l'Exécutif, l'urbanisation incontrôlée qui s'est étendue sur le champ pétrolier. Celle-ci mettait en danger la sécurité des habitants ainsi que des installations. La “délocalisation de la ville et la sécurisation du champ pétrolifère” de Hassi-Messaoud sont devenus une “priorité nationale” et dont le suivi est assuré par un conseil interministériel. Au-delà de la situation même de Hassi-Messaoud, c'est toute la problématique de gestion des risques majeurs dans les sites stratégiques qui a été posée à ce moment-là. Ahmed Ouyahia avait donné instruction à Chakib Khelil, en vue de prendre en charge l'ensemble de la sécurité des zones d'activité pétrolière, de préparer un dossier lié aux autres zones pétrolières existantes. Ce qui a entraîné, quelques semaines plus tard, la classification de Hassi-Berkine et Hassi-R'mel en zones à risques. C'est dans ce registre qu'interviennent aujourd'hui les trois décrets exécutifs adoptés par le gouvernement concernant Arzew, Skikda et In Aménas. Les sites stratégiques majeurs pouvant entraîner des risques importants devraient être à l'avenir contrôlés administrativement. Le Chef du gouvernement avait instruit le ministre de l'Energie et des Mines pour élaborer, en collaboration avec les ministres de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, “un avant-projet de loi destiné à placer la gestion des assiettes territoriales des zones pétrolières dans le cadre d'une gestion administrative ad hoc”. Cette mesure est destinée, avait précisé à l'époque Ahmed Ouyahia, “à éloigner les dérèglements et les risques graves qui existent actuellement”. Le texte est toujours en préparation au niveau du ministère de l'Energie. Samar Smati