Quelque 170 sites internet d'entreprises et institutions marocaines ont été pris pour cibles mardi soir par des hackers qui se disent Algériens. Ces attaques sonnent comme une riposte au piratage mardi matin de sites web d'institutions économiques algériennes par des hackers marocains. Des dizaines de sites internet marocains ont été piratés, mardi, par des hackers se présentant comme algériens. «174 sites viennent d'être piratés par des hackers algériens», aurait indiqué un des hackers dans un message adressé à plusieurs sites algériens. Les attaques ont ciblé des sites web d'entreprises et d'institutions marocaines. Les hackers algériens semblent avoir fortement et lourdement riposté au piratage, mardi matin, de sites internet d'institutions économiques algériennes, tel celui de la Direction générale des impôts (DGI). «Site non disponible. Veuillez contacter [email protected]», est le message qui s'affichait, hier, vers 15h, dès que vous tentiez d'accéder au site de la DGI. Ce site avait été piraté par des hackers se présentant comme marocains, ce qui a forcé les responsables de la direction des impôts, dépendant du ministère des Finances, à fermer le site pour réparation. «Les pirates de Sa Majesté ne se sont pas privés d'étaler le drapeau rouge sur tout le territoire du Sahara occidental. Pis encore, comme un pied de nez à l'Algérie, les hackers proclament que «le Sahara est marocain n'en déplaise aux Algériens ! «», indique le site internet Algérie Plus. Et d'ajouter : «Le message est floqué des armoiries du Maroc avec sa devise nationale: Dieu, la patrie, le roi.» Les pirates font savoir que l'opération a été menée «en collaboration avec l'équipe Triple Hack», tout en précisant que «sur fond noir, les pirates étalent la gigantesque carte géographique du «grand Maroc» tout en rouge frappée au milieu d'une étoile verte». Cette intrusion dans les institutions algériennes, ajoute le même site, intervient «48 heures après le discours du roi célébrant la fameuse «marche Verte» qui marque la colonisation du Sahara occidental». Les pirates eux-mêmes ont souligné que leur action a été organisée en «commémoration du 36e anniversaire de la marche Verte du 6 novembre 1975 au Maroc». Algérie Plus s'interrogera même si ces attaques n'ont pas été menées «sous la supervision du makhzen» et rappelle que, pour faire reconnaître son occupation du Sahara occidental au niveau de l'ONU, «le makhzen recourt à tous les moyens pour faire plier l'Algérie. La dernière tentative concerne le rapt des trois humanitaires européens dans le camp Rabouni de réfugiés sahraouis, près de Tindouf, que le makhzen n'a pas hésité à imputer à l'Algérie. Malheureusement pour lui, AQMI s'est chargée elle-même de lui apporter la contradiction en revendiquant l'enlèvement via un communiqué». Cette intrusion n'est pas la première du genre ; d'autres ont eu lieu par le passé. C'est dire que, en ces temps de tensions, la guerre cybernétique fait rage entre les deux pays. Cela au moment où le roi Mohammed VI continue de souffler le chaud et le froid sur les relations avec l'Algérie. Le roi du Maroc avait appelé, samedi, dans un discours, les différentes parties à trouver ensemble une «solution politique définitive négociée», mais se refuse à toute indépendance du territoire. A chaque fois que l'Algérie est ciblée, les hackers ripostent massivement. On se souvient de la page facebook de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera qui a subi, début septembre, une cyberattaque massive d'internautes algériens, qui reprochaient à ce média «son parti pris flagrant pour l'OTAN, le CNT et surtout ses encouragements au terrorisme en Algérie», lit-on sur le site Algérie Plus. La page d'Al Jazeera avait reçu en moins d'une heure plus tard quelque 30 000 posts, soit 10 commentaires à la seconde, qui l'ont complètement explosée. Le signal de cette attaque éclair a été donné par une page facebook intitulée «Don't touch my bled akhtouna ya arab» (ne touche pas mon pays, laissez-nous les Arabes). Lors de la «guéguerre» par médias interposés entre Algériens et Egyptiens durant les éliminatoires de la Coupe du monde 2010, les hackers algériens avaient même piraté le site officiel de la Fédération égyptienne de football en y «implantant» le drapeau algérien.