En réponse au piratage, revendiqué par des hackers marocains, de plusieurs sites d'institutions gouvernementales et d'établissements financiers algériens, dont celui de la Direction générale des grandes entreprises relevant de la Direction générale des Impôts (DGI), 174 sites marocains ont été piratés, mardi soir, par des hackers algériens. «174 sites viennent d'être piratés par des hackers algériens», a indiqué un des hackers dans un message écrit adressé à un journal en ligne. Sur les sites piratés, les hackers algériens ont posté des messages avec le drapeau national et portant souvent la signature «algerian hacker». Les attaques ont concerné des entreprises et des institutions marocaines mais c'est la première fois qu'une telle riposte est menée par des hackers algériens contre des sites marocains. Dimanche dernier, à l'occasion de l'anniversaire de l'occupation du Sahara Occidental par le Maroc, plusieurs sites d'institutions gouvernementales et d'établissements financiers algériens ont été ainsi attaqués. « Les forces de dissuasion marocaines défendent les intérêts suprêmes du royaume», ont notamment écrit les Marocains sur les sites algériens piratés. Cette riposte montre encore une fois la «puissance de feu» des hackers algériens qui ont déjà «sévi» contre des cibles conjoncturelles comme ce fut le cas, en 2008, quand «Maure», un hacker algérien, a piraté le site internet de la Banque d'Israël où il a posté un message pour dénoncer la politique sioniste. Des messages guerriers ont été déposés sur la page d'accueil. Selon Jerusalem-Post, c'était la première fois qu'un site national d'information israélien était victime d'une attaque de cette envergure qui l'a obligé à fermer quelques heures, sans toutefois causer des dégâts financiers puisque, selon le porte-parole de la banque à l'époque, «il y a une séparation entre les informations délivrées par la banque sur son site et ses opérations financières». Cette «escarmouche» entre hackers marocains et algériens n'est pas une première en soi puisque, et toujours en 2008, un «échange d'amabilités» s'est produit quand des pirates marocains ont attaqué des sites algériens dont celui de la radio où ils ont «marocanisé» le Sahara Occidental. Guerre des services ou excès de patriotisme zélé des deux côtés du clavier, difficile de le dire mais les messages véhiculés par les pirates marocains renseignent sur l'agenda idéologique du Makhzen qui s'escrime, à travers les différents supports d'information, à stigmatiser la politique algérienne, principalement à travers le prisme de la question sahraouie. Quant aux hackers algériens, qui n'ont jamais focalisé sur le Maroc, leurs cibles semblent s'inscrire dans l'actualité du moment comme cela s'est vérifié lors de la double confrontation footballistique avec l'Egypte, pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. En réponse aux attaques des hackers égyptiens, les sites de la présidence égyptienne, du ministère de l'Intérieur ainsi que celui du quotidien «Al Ahram» avaient été piratés par des hackers algériens. Les pirates avaient alors affiché la photo d'un joueur algérien sur la home page du site de la présidence égyptienne et une animation d'un drapeau algérien qui flotte au-dessus d'une pyramide. Ces attaques ont été considérées par leurs auteurs comme de la légitime défense après que leurs homologues égyptiens eurent réussi à pirater plusieurs forums de discussion ainsi que le site du sponsor officiel du football algérien. En pleine guerre de Ghaza, les hackers algériens avaient décidé de se lancer à l'assaut de sites Internet israéliens en investissant le «cyber champ de bataille».