Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) a un nouveau coordonnateur. M. Nouar a été désigné à la tête du syndicat ce jeudi, lors de la réunion du conseil national. Les membres du conseil ont accepté et entériné la démission de M. Mériane. « Nous avons également désigné aux postes de responsabilité des personnes qui ne sont pas du goût du ministre de tutelle. Ce dernier a pris attache avec certains membres du bureau, les priant de ne pas nommer des personnes gênantes. Le syndicat est autonome et nous n'avons d'ordre à recevoir d'aucune partie », dira M. Nouar lors d'une conférence de presse animée hier au siège du FFS. La démission de M. Mériane et l'évaluation du mouvement de grève ainsi que les perspectives ont été les trois points débattus par les membres du conseil. M. Mériane, selon les animateurs de la conférence, s'est démarqué du syndicat, il y a une année. Toutefois, n'ayant pas démissionné de son poste, les membres du conseil n'ont pas voulu l'écarter afin de ne pas déstabiliser le CNAPEST. « Les responsables du ministère ont tenté de casser le CNAPEST, et ils ont choisi pour cette sale besogne M. Mériane qui a accepté de jouer le jeu puisque nous avons découvert qu'il a participé, à maintes reprises, à des réunions avec eux », a souligné M. Nouar qui n'arrive pas à expliquer le fait que six membres du CNAPEST sont sous contrôle judiciaire et sont interdits de sortie à l'étranger, sauf M. Mériane qui, pourtant, était le premier responsable du syndicat. « L'architecte de ce plan, en l'occurrence M. Khaldi du ministère, doit savoir que la seule solution pour le règlement du problème est l'ouverture des négociations avec la coordination intersyndicale des travailleurs de l'éducation et non les tentatives vaines de casser les syndicats », a indiqué M. Nouar. A propos de l'évaluation du débrayage, M. Nouar a relevé que le taux de suivi au niveau des lycées était de 95%. « Nous sommes satisfaits de ce résultat et nous avons décidé de hausser le ton et de mener des actions plus virulentes si la tutelle n'opte pas pour la négociation. Nous allons nous concerter avec la base pour trancher la question. Les propositions seront soumises à l'intersyndicale », a affirmé M. Nouar qui a dénoncé l'acharnement du ministère sur les enseignants grévistes. « Les sanctions sont faites de manière arbitraire. Notre représentant dans la ville de Mascara a été poursuivi en justice. Nous sommes victimes de harcèlement administratif et judiciaire », a indiqué l'orateur. De son côté, le conseil de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF) s'est réuni ce jeudi et réclamé la poursuite du débrayage dans le cas où le ministère n'appelle pas à des négociations sérieuses dans les prochains jours. « Le ministre fait la sourde oreille. Il refuse d'écouter ni de répondre aux doléances des enseignants. Si nos responsables persistent dans cette lancée, nous allons passer à la vitesse supérieure », a indiqué M. Idern, responsable de l'UNPEF. Le Conseil des lycées d'Alger (CLA) a qualifie la grève des 15 et 16 janvier d'événement social unique, non seulement par l'ampleur de la mobilisation des travailleurs, mais aussi par ses objectifs. « Si le mouvement a été massif, c'est parce qu'il est apparu comme la victoire d'une nouvelle ligne syndicale et le droit de grève », expliquent les responsables du CLA.