Saâdia Hadad, la septuagénaire de Ksar Chellala, 120 km à l'est du chef-lieu de wilaya Tiaret, est décédée jeudi dernier, vingt jours après l'agression commise à son encontre chez elle par des inconnus qui avaient pénétré dans sa demeure par la cheminée pour la voler non sans lui faire subir un viol abject qui l'a profondément marquée jusqu'à ce qu'elle s'éteigne après sa sortie d'hôpital chez des gens bienveillants qui ont spontanément compati à son triste sort. Veuve, unique fille de ses parents, vivant des secours des gens et de la faible pension (1000 DA) que lui octroie l'APC, ce bout de femme était aussi connue pour son amabilité et sa générosité débordante aux alentours du boulevard Ben Boulaïd où elle vivait dans une minuscule chaumière. Les enquêteurs locaux qui suivent de près cette série de viols n'auraient pas retenu la thèse d'un acte provenant d'une personne désaxée, suspectée d'être l'auteur du méfait, mais comment le pouvaient-ils quand quelques jours plus tard un autre acte semblable venait d'être commis par deux jeunes délinquants à l'endroit d'une dame, moins âgée que Saâdia, mais qui porte à trois le nombre total de viols enregistrés dans cette région en un laps de temps réduit ? Loin d'être un acte banal, le martyre vécu par Saâdia renseigne on ne peut mieux sur le degré d'effritement des mœurs et constitue par sa bestialité un fait bouleversant qui demande plus de rigueur dans la protection et la sécurité des personnes. Saâdia, quelques jours avant son décès, aurait fait des confessions à ceux et celles qui l'avaient entourée de beaucoup d'égards. Un jeune auteur intéressé dit quant à lui vouloir immortaliser cette flétrissure morale. C'est dire !