Les jeunes éléments constituant le groupe Acharchar ont réussi à se faire un nom auprès d'un large public. Le parcours tumultueux de ce groupe ne l'a pas dissuadé à travailler davantage et à réaliser un franc succès ces dernières années en Algérie en matière d'animation des fêtes. Il faut reconnaître que le groupe Acharchar est devenu célèbre grâce au travail de recherche sur la musique berbère ancienne. Avec de belles sonorités, tirées d'un terroir ancien, le groupe qui raconte bien une culture millénaire, s'est classé sur une liste d'artistes rénovateurs de la musique traditionnelle. Créé dans les années quatre 90, le groupe Acharchar a réussi la prouesse de mettre sur le marché plusieurs CD. Son nouvel album porte le titre «Idir a-teslad», (Vis, tu entendras !), édité l'été dernier aux éditions Miracle de Maâtkas et contient sept titres. Le groupe a consacré un mois au studio et une longue année de travail pour réaliser ce produit. Acherchar a gagné une notoriété indéniable sur le territoire national et même à l'étranger, notamment en France où vit une importante communauté de Maghrébins et d'Africains. Acharchar est une troupe composée de cinq jeunes, qui ne cesse de séduire des mélomanes en apportant à ce genre de musique kabyle traditionnelle des sonorités innovantes, avec l'intégration de nouveaux instruments musicaux. Le travail principal de ce groupe est de préserver le patrimoine musical kabyle. Arezki, un des membres du groupe, dira: «Notre travail s'oriente vers l'enrichissement et l'épanouissement de la culture amazighe. Nous œuvrons à donner une nouvelle touche à ce genre musical traditionnel pour enrichir notre patrimoine culturel tout en gardant ce qui est déjà acquis». Si les habitués connaissent ce genre de musique à travers le «Tbal» et la «Gheita», chez Acharchar des nouveautés y ont été associées. On y retrouve, en plus de ce qu'il y a de traditionnel, des paroles, de la danse, de l'animation, des gestes et des exhibitions. En plus de la promotion et l'enrichissement de la culture berbère et après avoir sillonné plusieurs villes du pays, le groupe ambitionne de présent faire connaître son propre style en dehors des frontières du pays. En Kabylie, faut-il le rappeler par ailleurs, les troupes Idhabalen (les tambourins), un genre que ce groupe ne néglige pas, sont en train revenir en force, notamment dans l'animation des fêtes diverses, détrônant progressivement les disc-jockeys, dont certains «polluent» plus avec leur vacarme nocturne qu'ils en «égaient».Slimane, un mordu des Idhabalen, avoue qu'il ne peut concevoir de fête, de mariage notamment, sans ces agréables groupes de tambourinaires avec leurs adoucissantes ghaïtas.