La générale d'«Ibn Romi fi moudoune essafih» (Ibn Romi dans les bidonvilles) a été présentée, dimanche en fin d'après-midi, à la salle de spectacle du centre culturel de Tindouf. Avec cette 3ème production, après «Fin de partie» et «Godot», la coopérative théâtrale «El Melga» de Tindouf a laissé entrevoir que le passage du théâtre de l'absurde au théâtre festif (El mesrah el ihtifali) ne lui pose aucun problème. Il faut dire que, parmi les dix comédiens qui ont accaparé l'attention du public durant 1h30mn, trois chevronnés étaient sur les planches: Mourad Senouci, Bahaha Souid Ahmed et le metteur en scène et comédien Boula Boumédiene qui, après le spectacle, dira tout bonnement: «Nous avons voulu tenter une nouvelle expérience». Apparemment, c'est réussi si l'on tient compte de la réaction des spectateurs de tous âges qui ont eu l'occasion d'assister à cette première. Réalisé à partir d'un texte de Abdelkrim Berchid, la trame, qui est un incessant va-et-vient entre le passé et le présent, retrace les souffrances des petites gens en arabe classique saupoudré de dialectes dans un mélange des genres (classique, ombres chinoises, halka, burlesque et éléments du terroir) et un zest de satyre qui ne laisse pas indifférent. La pièce prévue avec 17 comédiens a été revue à 10 seulement, avec 2 comédiennes dont l'époustouflante Omari Ismahane, appelés, dans leur majorité, à incarner le passé et le présent. Costumes, décor, musique, on sent que beaucoup de travail a été accompli. «L'essentiel est d'avoir trouvé, de nouveau, après les générations des années 1970 et 1990, un noyau de comédiens», dira un des membres de la coopérative théâtrale El Melga. «Ibn Romi fi moudoune essafih» sera présentée aux Journées Théâtrales du Sud qu'abritera, cette année, la ville de Tlemcen du 17 au 27 du mois en cours.