La rencontre amicale Algérie - Cameroun, qui devait avoir lieu hier, a été annulée pour une affaire de primes. L'annulation de ce match a terni, un peu plus, l'image de cette sélection africaine au palmarès éloquent, mais à la réputation très éloignée de l'image qu'elle véhicule sur les terrains et terres africaines. La responsabilité des dirigeants de la fédération camerounaise (Fecafoot) dans cette affaire est pleinement engagée, autant, sinon plus que celle des joueurs. Comme toujours, ils ont menti aux joueurs sur le montant des primes, de présence, de stage et de victoire que les Lions Indomptables toucheraient en prenant part au tournoi LG organisé au Maroc, nonobstant la prime de match contre l'Algérie. Sur cette dernière (prime), les dirigeants n'avaient rien prévu, selon des confrères camerounais qui ont suivi le feuilleton de la grève que les joueurs ont déclenchée à Marrakech, juste après avoir remporté le tournoi international. Durant les heures qui ont suivi le match face au Maroc et le vol sur Alger, dimanche en soirée, les dirigeants de la Fecafoot, le représentant du ministère des Sports et ceux des joueurs ont passé la nuit à négocier la prime du match d'Alger, laissant choir sur l'aéroport l'avion affrété par la Fédération algérienne pour transporter la délégation vers Alger. Les joueurs ont exigé une prime de 22 millions de francs CFA qui représenterait la prime de victoire finale au tournoi LG au Maroc et la participation au match d'Alger. Dans un premier temps, la proposition des joueurs a essuyé un refus catégorique de la part des dirigeants. Les joueurs ont alors décidé de faire l'impasse sur le dîner officiel prévu par les organisateurs du tournoi, de garder leurs chambres et ont refusé de se rendre à l'aéroport pour prendre l'avion algérien. Le bras de fer a eu pour conséquence de radicaliser la position des joueurs qui ont décidé de ne pas jouer en Algérie. Les «leaders» du groupe, Samuel Eto'o, Song, Kamenei, Jean Makoun… ont plié bagage dans la soirée de dimanche. Les Lions Indomptables ne sont pas les premiers à vivre ces problèmes de primes. Dans l'histoire des sélections africaines, ces exemples sont légion. Ils se sont produits en CAN et même en Coupe du monde (voir l'affaire du Togo en 2006). Ces situations se produisent souvent lorsque les responsables de la fédération et du ministère ne sont pas sur la même longueur d'onde. La confrontation joueurs-responsables et dirigeants camerounais a tourné au camouflet, côté camerounais, et provoqué des dégâts collatéraux, avec toutes les conséquences qu'a entraînées en Algérie l'annulation de ce rendez-vous amical.