L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que dans 30 ans, il faudra 60% d'aliments de plus pour nourrir la population mondiale. Cette augmentation ne sera obtenue essentiellement que grâce à une agriculture intensive faisant appel à l'irrigation. Mais l'eau est déjà rare dans de nombreux pays et la concurrence que se livrent les utilisateurs industriels et domestiques de cette ressource est de plus en plus vive. Où trouverons-nous l'eau nécessaire pour nourrir nos populations ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est dans les territoires semi-arides qu'elle abonde en Algérie. «Dans les territoires arides de la région des Ziban en Algérie, l'eau est une ressource naturelle précieuse et, qui plus est, abondante, qui impose cependant une gestion particulière, puisqu'il s'agit d'abord d'une richesse limitée dans l'espace et dans le temps, ensuite il s'avère que cette ressource non renouvelable est soumise à une surconsommation de la part d'une agriculture en évolution exponentielle et d'une urbanisation tous azimuts, enfin le rejet de grands volumes d'eaux usées dans les lits d'oueds ou directement dans les chotts nous interpelle en tant que chercheurs pour proposer les outils adéquats en vue d'une utilisation rationnelle de ce don du ciel permettant à la fois l'amélioration de la production et la protection de l'environnement… » C'est ce qu'a dit en substance Dr Fatoum Lakhdari, directrice du centre de recherches scientifiques et techniques sur les régions arides (CRSTRA) de Biskra, dans son intervention inaugurale de l'Atelier international organisé, avec le concours de l'Accord EURO-OPA Risque majeurs, les 13 et 14 novembre à Biskra. Ont été conviés aux travaux de cet atelier, en plus des chercheurs algériens, des spécialistes venus de France, d'Egypte, de Tunisie et du Maroc. Les chercheurs de l'université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (USTBH) notent dans leur intervention que les eaux épurées qui sortent des stations peuvent contenir des impuretés toxiques qu'il convient d'éliminer grâce à un traitement de finition avant utilisation, en incluant un procédé membranaire élaboré à base de polymères et de surfactant en présence d'un plastifiant. Enfin Benoît Laignel de l'université de Rouen a parlé de l'impact du changement climatique sur les ressources en eau en Europe et à l'échelle de la Seine, les études réalisées montrent qu'à l'horizon 2100, une augmentation de la température atmosphérique (+2 à +4) induirait une nette diminution des précipitations (-12) du débit du fleuve parisien selon les statistiques produites par modélisation.