L'imposition du crédit documentaire comme seul moyen de paiement dans les transactions du commerce extérieur a contribué à la dévaluation du dinar, en plus d'avoir augmenté le ratio d'endettement extérieur à court terme. Le Forum euroméditerranéen des instituts de sciences économiques (Femise) a indiqué, dans son dernier rapport sur le partenariat euroméditerranéen, que le taux de change réel du dinar a connu, au début de l'année 2011, un glissement. Cette baisse a été induite, selon le Femise, par l'imposition du crédoc comme moyen unique de paiement pour les importations. Allant plus dans le détail, le Forum explique que l'exigence du crédit a poussé les importateurs à recourir aux transactions et réseaux commerciaux informels et, de facto, au marché parallèle des changes pour financer leurs activités.C'est ainsi qu'après une légère appréciation du dinar par rapport à l'euro, la monnaie nationale s'est fortement dépréciée sur le marché parallèle des changes. Une dépréciation estimée par le Femise à 40% sur une période de 18 mois. Le rapport précise également que si la politique monétaire de l'Algérie est relativement prudente, des risques pèsent sur la stabilité du dinar. Il évoque ainsi les poussées inflationnistes et l'instabilité sociale qui pourraient «signifier aux détenteurs de devises de voir l'euro comme une valeur sûre apparaissant préférable au dinar». Le Forum reprend également les observations du Fonds monétaire international selon lesquelles «les politiques monétaires et le taux de change devraient plutôt être orientés vers l'absorption de l'excès de liquidités généré par les recette des hydrocarbures et parer l'inflation émanant des augmentations de salaires».