Pour le FEMISE « le schéma actuel consistant à limiter le secteur privé à l'« industrie facile pourrait ne pas être l'approche « la plus sage » vers ce à quoi l'économie post-pétrole devrait ressembler ». L'Algérie doit tirer profit du savoir-faire étranger et des IDE si elle souhaite développer des produits à forte valeur ajoutée », souligne le Forum Euroméditerranéen des Instituts de Sciences Economiques (FEMISE), dans son dernier rapport sur le partenariat Euroméditerranéen 2010, mis en ligne le 18 janvier 2010. « Mais pour cela, elle doit peut-être être moins restrictive vis-à-vis des investisseurs étrangers», indique le FEMISE, jugeant la clause, selon laquelle 51% du capital doivent être détenus par les résidents algériens dans les projets d'investissements, comme une contrainte. «Introduire des contraintes administratives a rarement soutenu la croissance économique » estime le FEMISE, relevant dans le même temps, que « la participation des secteurs privés à la croissance est inférieure au potentiel. Afin de réaliser un taux de croissance de 10% à 15% dans le secteur de l'industrie et de 8% dans l'économie non liée au pétrole, un objectif possible avancé par le ministère algérien de l'Industrie, « les autorités devraient peut-être réévaluer leur approche économique via des partenariats innovants avec des participants étrangers qui aideront à passer d'un régime d'accumulation de capital à un modèle dynamique fondé sur le capital humain et le savoir » suggère le FEMISE, indiquant « qu'il serait alors plus facile pour l'Algérie de se familiariser avec les technologies de pointe et d'augmenter progressivement la production locale de produits à forte valeur ajoutée ». Pour le FEMISE « le schéma actuel consistant à limiter le secteur privé à l'« industrie facile pourrait ne pas être l'approche « la plus sage » vers ce à quoi l'économie post-pétrole devrait ressembler ». Evoquant le secteur bancaire le FEMISE a montré que les banques en Algérie et dans le reste de la région nécessitent une préparation considérable avant de tirer profit de l'accord Bâle II. « Globalement, l'Algérie est confrontée à une faible augmentation des dépôts et des crédits, ce qui signifie que les banques devront accroître le financement des PME alors qu'elles doivent également faire des progrès en termes de gestion des risques, de responsabilité, de transparence et de réglementation » lit-on dans le rapport. Le FEMISE note, que comme dans le reste de la région, le système bancaire en Algérie doit introduire de nouveaux produits financiers pour mieux développer les marchés du crédit. Du coup, les banques algériennes devront revoir les processus actuels de crédit, étendre leurs fonctions et moderniser leurs systèmes informatiques. « Quant au fonctionnement du système financier, les autorités nationales pourraient demander l'expertise, de l'UE par exemple, pour développer davantage leur système financier. Dans la mesure où l'Algérie dispose d'un compte de capital protégé et d'un taux de change non rigide, les autorités peuvent entamer une réforme fiscale sans craindre une crise financière. À moyen terme, les réformes financières pourraient, entre autres, permettre une meilleure affectation des fonds pour les projets productifs qui soutiendraient le nouveau modèle de croissance et un accès accru à la finance, essentiel pour le développement des PME » suggère le FEMISE. Le rapport relève que l'économie algérienne a été frappée par la crise, mais les effets sur la croissance ont été atténués. « Il semble que l'Algérie subisse les effets du manque de diversification dans sa structure productive qui aurait pu garantir une productivité supérieure et aurait ainsi atténué les répercussions de la crise sur l'économie réelle » souligne le document. La réforme économique lancée au milieu des années 1980 a permis de soutenir la croissance économique. Toutefois, elle n'a pas réglé tous les problèmes structurels de l'économie, à savoir la dépendance agricole des sources étrangères et le manque de diversification dans la structure de production. « Actuellement, environ 75% des biens de consommation en Algérie sont importés. Dans le même temps les produits manufacturés et les produits semi-finis représentent moins de 1,5% des exportations algériennes. Cela signifie que le potentiel de développement d'un marché domestique produisant ces commodités est immense. Stimuler la production nationale dans ces filières est donc devenu une priorité pour les autorités algériennes » note le FEMISE. Le rapport signale que « l'Algérie a perdu entre 15 % et 20 % de son pouvoir d'achat sur les marchés internationaux, entre 2007 et 2009, à cause d'une mauvaise gestion des réserves étrangères et d'un affaiblissement du dollar américain », précisant que la majorité des réserves algériennes ont été investies en obligations américaines, plus spécialement sur des produits financiers avec une échéance de 2 ans. « La baisse des rendements des bons du trésor américains (de 5 % en 2007 à moins de 0,88% en janvier 2010) signifie que les 146 milliards de dollars américains des réserves algériennes produiraient 1,2 milliards de dollars américains par an » indique le FEMISE, estimant « qu'une telle perte de pouvoir d'achat peut avoir des effets spectaculaires dans la mesure où la devise nationale a déjà perdu près de 30 % de sa valeur par rapport à l'euro, actuellement la principale source de devises pour les importations algériennes. Ces faits se traduisent par une flambée des prix des denrées alimentaires importées et engendrent une situation intenable pour une grande partie des Algériens ».