Aujourd'hui est le troisième et dernier jour de l'ultimatum adressé par la Ligue arabe au régime syrien pour mettre fin à la répression sous peine de sanctions économiques contre Damas où les violences se poursuivent. Hier, au moins 4 civils ont été tués par la sécurité syrienne à Deir Ezzor, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. La veille, 23 personnes avaient été tuées, dont 8 soldats, lors d'une attaque de militaires dissidents contre l'armée nationale. Après avoir décidé de la suspension de la Syrie, l'organisation panarabe avait donné «trois jours», à compter de mercredi, au régime syrien pour appliquer le plan de sortie de crise, prévoyant la fin des violences, la libération des manifestants et le retrait des forces armées des villes. Damas, qui a boycotté la réunion de Rabat, n'a pas encore réagi aux injonctions de la Ligue arabe, ni commenté l'attaque par des militaires dissidents d'un centre des services secrets mercredi, présentée par l'opposition comme la première de ce type en huit mois de contestation. Celle-ci a été revendiquée par «l'Armée syrienne libre», qui compterait des milliers de soldats ayant fait défection. Hier, une nouvelle attaque a visé un siège de la jeunesse du Baas, le parti au pouvoir, où se rassemblaient des membres de la sécurité dans la région d'Idleb qui n'a pas fait état de victime dans l'immédiat. Pendant la réunion de Rabat, les ambassades du Maroc et des Emirats à Damas ont été la cible de manifestants pro-régime. Le Qatar, qui assure la présidence en exercice de la Ligue, a également demandé à Damas d'autoriser une mission d'observateurs de la Ligue arabe en Syrie. Soulignant que la patience des pays arabes était à bout, le ministre qatari, cheikh Hamad, a déclaré: «Nous sommes presque au bout du chemin.» Certains y ont vu comme l'annonce d'une intervention militaire en Syrie au cas où le régime s'obstine à ne pas appliquer le plan arabe. A Istanbul, le leader en exil des Frères musulmans syriens, Mohammad Riad Shakfa, a affirmé que les Syriens accepteraient une intervention turque en Syrie pour protéger la population. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a reproché hier à la communauté internationale de ne pas s'élever assez fermement contre la répression en Syrie. La Turquie, seule grande puissance régionale aux portes de la Syrie, a pris mardi, pour la première fois, des sanctions en stoppant des explorations de pétrole communes.