Les fellahs doivent être responsabilisés sur les tâches et rôles relatifs au processus du cluster pour asseoir un partenariat stratégique. La coopération allemande en Algérie dans divers domaines remonte à l'année 1974. Depuis cette date, et à nos jours, elle est restée ininterrompue». C'est ce qu'ont tenu à dire les deux experts allemand de Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), une entreprise allemande de coopération internationale pour le développement durable, venus à Guelma du 15 au 17 novembre dans la cadre d'une mission de coopération qui tend à mettre en place un programme de développement économique durable, à l'initiative du ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement. Ils ont pour mission, nous dit-on, de consolider la filière de la tomate industrielle dans les wilayas pilotes de Guelma, El Tarf, Annaba et Skikda, et celle de la datte dans les régions de Biskra et Ghardaïa. Pour ce faire, ces experts proposent des clusters -une sorte de regroupement consensuel de tous les acteurs de la filière articulé autour des fellahs, des associations, des centres de recherche universitaires, des transformateurs et des gestionnaires des ressources en eau. C'est donc dans ce cadre que les représentants des quatre wilayas, à fort potentiel productif de tomate industrielle ont fait le déplacement à Guelma. L'approche méthodologique allemande du Dr Ulrich März, pour mettre fin à des années de tiraillement entre lesdits acteurs, est présentée sous forme d'une pyramide (le noyau du cluster). D'abord, au sommet il y a un appui aux agriculteurs sur le plan organisationnel avec des formations administratives sur les coopératives pour la quasi-totalité d'entre eux. Les fellahs doivent ainsi être responsabilisés sur les tâches et rôles relatifs au processus du cluster avec pour mot d'ordre d'asseoir un partenariat stratégique «gagnant-gagnant». Ensuite, à la base il y a un appui au transformateur par le biais d'un programme de mise à niveau pour l'amélioration des compétences managériales. «Se mettre en réseau, dira l'intervenant, avec les organismes internationaux pour développer des stratégies d'alliances, et par la même disposer d'un benchmark UE permettant une innovation permanente avec une sensibilisation pour prendre un rôle responsable dans le partenariat avec les agriculteurs ». Le franc succès du cluster Le troisième pilier du cluster est la recherche scientifique à travers l'université. Cette ultime étape sera une structure de recherche qui doit être mise à la disposition des agriculteurs et des transformateurs pour répondre aux problématiques des uns et des autres et appuyer les étudiants dans leurs mémoires de fin d'études pour le compte de la filière de la tomate industrielle. Le conseiller technique principal de GIZ, Marcus Casel, mettra, quant à lui, en exergue l'expérience allemande du cluster et son franc succès, notamment l'expérience d'Izmir (Turquie) en 1955 dans le secteur de l'agriculture. Lors des débats, entre professionnels du secteur et les deux spécialistes, la réalité du terrain n'a pas manqué d'être mise à plat. En clair, très peu de fellahs ont le niveau d'instruction nécessaire devant leur permettre d'intégrer les clusters, d'autant plus que celui-ci est la pierre angulaire de l'ensemble du système. En réponse, les experts allemands affichent beaucoup d'optimisme. Le Dr Ulrich März nous a déclaré en marge de ce conclave: «Nous sommes en Algérie depuis le mois d'août; globalement, la filière tomate industrielle a tout pour réussir. Les compétences existent; nous avons rencontré des fellahs et des transformateurs, et tous sont disposés à intégrer notre modèle.» Notons, à titre informatif, que les experts de GIZ seront le 22 novembre à Biskra pour présenter le cluster agro-alimentaire de la datte.