Les travailleurs réclament le versement immédiat de leur première tranche de rappel de 80% de l'indemnité de zone et de conditions de vie (IZCV). Les grévistes de l'Entreprise des grands travaux pétroliers (GTP) poursuivent leur grève. Selon les représentants des 6000 protestataires, «il n'y a aucun signe de la direction de Sonatrach ou du ministère de l'Energie prédisant un quelconque dénouement». Les travailleurs d'une dizaine de chantiers, à Hassi Messaoud, sont déterminés à défendre leur plateforme de revendications. «Nous ne reprendrons pas le travail tant qu'il n'y aura pas de mesure concrète», affirme un représentant des travailleurs joint par téléphone, qui a préféré s'exprimer sous le couvert de l'anonymat. Aujourd'hui, la grève est à son huitième jour. Les chantiers sont donc paralysés et plusieurs projets confiés à cet opérateur risquent le blocage, si le mouvement de protestation continue. Les grévistes, qui se réjouissent de l'«adhésion totale des travailleurs des chantiers de Hassi Messaoud», réclament le versement de leur première tranche de rappel de 80% de l'indemnité de zone et de conditions de vie (IZCV) «dans les plus brefs délais et non au cours de l'année 2012, comme le propose la direction», note notre interlocuteur. Selon des indiscrétions, ce rappel est estimé en moyenne à près de 500 000 DA par travailleur. La plateforme de revendications concerne également une augmentation de salaire de 30% «pour nous aligner au même niveau que les travailleurs des autres filiales de Sonatrach. Nous sommes actuellement les oubliés de Sonatrach et une augmentation de 30% ne serait que nous rendre justice en raison des difficultés de nos conditions de vie après le travail de chantier», soutient le représentant des travailleurs. Les grévistes exigent aussi la titularisation des travailleurs dans leurs postes d'emploi et «l'alignement des barèmes de la prime d'allocation de fin de carrière (AFC) sur celle des travailleurs des autres filiales de Sonatrach ainsi que l'augmentation de l'indemnité d'expérience professionnelle (IEP)». Cette grève se veut également «un appel de détresse» de la part des travailleurs des chantiers. «Nous voulons alerter les responsables du secteur et l'opinion publique sur les conditions prévalant dans les bases de vie des travailleurs. Il y a de la ségrégation entre les travailleurs locaux et étrangers. Nous ne voulons plus de cette injustice», clame notre interlocuteur, qui profite de l'occasion pour signaler que les préoccupations réelles n'ont jamais été portées par le syndicat UGTA de l'entreprise, ce qui explique que «notre mouvement est autonome et est porté par des travailleurs sans aucune couleur syndicale».