Le rapport de la commission d'enquête de l'APN sur la pénurie et la hausse des prix du sucre et de l'huile, qui devrait être transmis prochainement à la présidence de la République, n'apporte aucun élément nouveau. La commission de l'APN conclut, après plusieurs mois d'investigations, que la spéculation a été l'une des causes principales des perturbations du marché, en janvier 2011. Il est à noter que la commission, qui devait auditionner tous les acteurs du marché pour établir les responsabilités et trouver les causes qui ont conduit aux émeutes de janvier 2011, n'a pu recueillir cependant les avis des grossistes. Convoqués par le biais du ministère du Commerce, ceux-ci ont préféré s'abstenir de répondre à l'invitation de l'APN, alors qu'ils sont un des maillons essentiels de la chaîne d'opérateurs qui contrôlent le marché. Une des causes de la pénurie constatée en janvier et des troubles qui s'en sont suivis a été justement leur refus d'acheter le sucre et l'huile produits par Cevital en réplique à l'obligation qui leur a été faite par l'opérateur de produire des chèques et de prouver le dépôt de leurs comptes sociaux. La commission n'a rien pu faire pour auditionner les grossistes et se contente donc de conclure son rapport en se demandant «pourquoi ces opérateurs ont omis de répondre à la convocation de l'APN en vertu de l'article 83 de la loi organique, alors qu'ils sont concernés par les mesures concernant l'utilisation du chèques, la facturation et le contrôle». Dans le détail, le document, dont El Watan détient une copie, cible notamment, en se référant aux auditions du ministre du Commerce et des opérateurs du secteur, le monopole de l'opérateur privé Cevital et déplore l'absence du conseil de la concurrence en tant qu'instrument de régulation du marché. C'est particulièrement cette faille dans l'organisation du marché qui a permis, selon la commission de l'APN, l'émergence d'une situation de monopole sur le sucre et l'huile et une désorganisation du marché. Le rapport relève également la non-efficience du contrôle au vu du manque de moyens matériels et humains et de l'étendue du commerce informel. La commission note, sur un autre plan, que les Offices nationaux du lait et des céréales souffrent d'une faiblesse de gestion et d'un manque de maîtrise de l'opération d'achat des matières premières sur le marché international, ce qui pose, selon elle, «la problématique de la transparence dans la gestion des deniers publics».