Le secteur local des assurances a enregistré, ces dernières années, une sensible amélioration de ses niveaux de rétention d'affaires en réassurance, s'il l'on s'en tient aux données de la Compagnie centrale de réassurance (CCR). Ainsi, sur une production globale des compagnies locales d'assurances évaluée à quelque 80 milliards de dinars à fin 2010, le taux de rétention sur le marché national a été de l'ordre de 80%, tandis que le niveau de rétrocession sur le marché mondial de la réassurance a été de 20%, selon le président-directeur général de la CCR, Hadj Mohamed Seba. Cette tendance à l'évolution, qui correspond à un recul favorable des sorties de devises au titre de la réassurance, est observée au moins sur ces cinq dernières années, avance le même responsable. L'amélioration des niveaux de rétention des couvertures de risques assurés sur le marché local, indiquent des acteurs du secteur, est d'abord le fruit de la réorganisation opérée dans ce domaine autour de la CCR, mais aussi des opérations de recapitalisation dont ont bénéficié, ces dernières années, les cédantes publiques, à savoir les grandes compagnies étatiques. Pour accroître le taux de rétention des cédantes, nous a expliqué le PDG de la CAAR, Brahim Djamel Kassali, l'Etat a surtout conforté les niveaux de fonds propres de ses compagnies, leur offrant ainsi une meilleure capacité de couverture des risques assurés et, par conséquent, la possibilité d'amoindrir les taux de rétrocession des affaires en réassurance sur le marché mondial. Cette démarche, dont la finalité est de permettre, entre autres, une réduction des transferts de devises à l'étranger, est accompagnée, selon notre interlocuteur, par d'autres actions ayant favorisé le développement de la co-réassurance à l'échelon local. La co-réassurance permet ainsi aux compagnies nationales de mettre leurs capacités en commun pour améliorer leur niveau de rétention d'affaires en réassurance. Au niveau de la CAAR, la rétention par risque de la branche incendies, indique M. Kassali en guise d'exemple, est passée de 100 millions de dinars en 2005 à 250 millions de dinars en 2011.La même tendance, affirme-t-il, est observée dans d'autres branches. Du reste, souligne le premier responsable de la CCR, il ne faut pas omettre que les sorties de devises au titre des cessions d'affaires en réassurance correspondent aussi et surtout à des besoins de couverture et à des possibilités d'indemnisation en cas de sinistre. C'est ainsi que pour le dispositif d'assurance obligatoire contre les risques de catastrophes naturelles (Cat-Nat), bien qu'il ne couvre jusque-là que 4% du parc immobilier national, l'Algérie débourse annuellement, selon les données de la CCR, quelque 500 millions de dinars de prime de réassurance sur le marché international. Une prime qui lui assure une couverture de risques à hauteur de 246 millions de dollars en cas de calamité naturelle.