Lakhdar Ziouane, 48 ans, est décédé au CHU le 18 novembre en cours, à 1h 30 (du matin), selon son frère, Hocine, qui a déposé plainte auprès du procureur de la République contre «un praticien du service de médecine interne, le directeur de garde et l'hôpital, pour non-assistance à personne en danger et négligence ayant entraîné mort d'homme». Le plaignant, atterré, veut «crier à la face du monde l'absence de conscience de certains médecins, qui jouent avec la vie de malheureux citoyens». Les faits se sont donc déroulés le 18 de ce mois, à 9 h; la famille Ziouane a transporté le défunt aux urgences médicales du CHU Benbadis pour «une hyperglycémie inquiétante (4,32 g)». La doctoresse l'oriente vers le service de médecine interne après lui avoir fait une chimie des urines. Arrivé au service de médecine, un docteur prélève le taux de glycémie et administre rapidement une injection à 11h, puis en refait une autre à midi; la glycémie était à 4,22 g. «Ce médecin fait une ordonnance et nous demande de ramener le malade à la maison, arguant que le problème relève du service d'orthopédie, et de ce fait nous donne une lettre d'orientation», relate avec émotion, Hocine Ziouane. L'orthopédiste réoriente le malade en médecine interne, disant que l'état de santé du patient était critique eu égard au taux de glycémie, élevé, et qu'il nécessite une hospitalisation d'urgence. Le même praticien du service de médecine interne refusera encore catégoriquement de l'hospitaliser en dépit des exhortations désespérées de la famille et de la lettre d'orientation de l'orthopédiste. Le malheureux malade retourne chez lui, à la nouvelle ville Ali Mendjeli, à 17 h. Et là, il perd conscience. Sa famille le transporte à l'EPH Abdelkader Bencharif (Ali Mendjeli), où on lui fait une injection et l'évacue d'urgence vers le CHU Benbadis. Le calvaire commence au service de médecine interne à 22h 30, où le patient attendra jusqu'à 23h. Le même médecin refuse, pour la 3ème fois, de l'admettre. Ce malade-martyr restera 2 heures durant dans l'ambulance. «Nous étions réduits à supplier ce docteur», raconte encore le frère de la victime. Le malade rend l'âme dans l'ambulance à 1h 30. «Le médecin fait semblant de réanimer mon frère, déjà mort, puis, lui et ses collègues établissent un certificat de décès», ajoute ce frère, accablé par ce drame.