Le public a été ravi de découvrir le talent du groupe égyptien convié à ce festival, particulièrement Saber Abdessater, véritable virtuose du qanun. La seconde soirée de la 5ème édition du festival international du malouf a été, comme on s'y attendait, vraiment singulière. La diva libanaise, Ghada Shbir, était là, encore une fois, pour assurer un spectacle de haute facture. Comme lors de la 3ème édition, organisée il y a de cela deux années, Ghada a gratifié son public, parce qu'elle en a un maintenant à Constantine, d'une série de mouachahat (chants syriaques), aussi douces et distinguées, qu'a été sa sublime voix au timbre vraiment spécial. Belle et gracieuse, Ghada a réussi, l'espace d'une heure et demie, à subjuguer et capter l'attention de toute l'assistance, qui, malheureusement, n'était pas nombreuse. L'amour a été chanté durant cette soirée avec ardeur et une chaleur toute libanaises. Notre hôte terminera sa prestation en exécutant quelques chants du folklore du pays du Cèdre, abandonnant cette fois-ci l'arabe académique pour celui du Liban, le tout enrobé d'un adorable accent. Le concert a été un pur moment de délectation et de bien-être. La soirée suivante a été marquée par la fascinante prestation de l'orchestre venu du pays des Pharaons, à savoir «la maison de l'opéra égyptien pour El Mouachahat», ramené par Saber Abdessater, véritable virtuose au qanun. Sa générosité, son talent et sa modestie n'ont laissé personne indifférent. Il a tout simplement subjugué les Constantinois par son jeu à l'inspiration qui semblait divine. Pourquoi pas, lui qui ne cessait d'évoquer Dieu après chaque morceau interprété. Certaines mouachahat respiraient la joie, d'autres évoquaient la méditation religieuse. Les quatre chanteurs qui l'accompagnaient ont ému aussi par la force de leurs voix une assistance restée médusée par tant de talent.