La chanteuse libanaise Ghada Shbeir, par sa maîtrise de l'art des mouachahate et sa voix sublime, a marqué de son empreinte la soirée d'ouverture du 3e Festival international du malouf, hier soir au Théâtre régional de Constantine (TRC). Devant une assistance très nombreuse et conquise d'emblée, l'artiste, accompagnée d'un orchestre de quatre musiciens, dont les véritables virtuoses que sont Imane Homsi (qanoun) et Samir Sablina (flûte), a donné la pleine mesure de son talent, interprétant des morceaux du patrimoine ancien du pays du Cèdre, mais également des chansons des frères Rahabani. Les spectateurs qui ont rempli à ras bord la salle du TRC, aux côtés des autorités de la wilaya de Constantine et d'invités d'honneur, dont les walis de Sétif, d'Oum El-Bouaghi, de Mila et de Batna, ainsi que de nombreuses figures culturelles constantinoises, ne s'y est pas trompé en réservant une standing-ovation à Ghada Shbeir. Cette artiste, qui est aussi ethnomusicologue et professeur de musique à l'université du Saint-Esprit de Kaslik, a placé d'emblée la barre très haut et donné le ton à un festival qui promet beaucoup au vu des artistes algériens et étrangers qui se succéderont jusqu'au 7 octobre sur la scène du TRC. Le maître syrien du luth, Mohamed Qadri Dalal et sa troupe Ornina, le chanteur-interprète et joueur émérite du qanoun, le turc Halil Karaduman, la chanteuse d'origine tunisienne Sonia M'barek, les troupes Layali Ettarab de Libye, Errachidia de Tunis ou encore l'orchestre Rawafed du Maroc, devraient en effet donner beaucoup de "punch" à la 3e édition de ce festival dédié au genre musical cher à Mohamed-Tahar Fergani. Avant Ghada Shbeir qui constitua le "clou" de la soirée, l'artiste algérienne Soraya Sbiri et l'orchestre régional du malouf dirigé par Samir Boukredira, parvinrent à mettre le public en appétit dans une salle qui s'avéra une nouvelle fois trop exiguë pour des manifestations internationales de cette ampleur. La seconde soirée du festival verra notamment l'entrée en lice, samedi soir, du jeune chanteur et luthiste algérien Abbes Righi, lauréat du festival national du malouf, en juillet dernier, et de l' association marocaine Rawafed dirigée par Omar Metioui.