Photo : N. Hannachi De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La troisième édition du Festival culturel international du malouf s'est ouverte vendredi soir au Théâtre régional de Constantine en présence d'artistes locaux et régionaux, dont le Annabi Hamdi Bennani, aux côtés des officiels venus de quelques wilayas limitrophes, à l'image des walis de Batna, de Sétif, d'Oum El Bouaghi et de Mila. «On ne peut accomplir un pèlerinage du malouf en dehors de Constantine», devait commenter le wali dans son allocution d'ouverture. La réflexion à peine voilée vise la délocalisation de cette manifestation à Skikda lors des deux premières éditions. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui n'a pas fait le déplacement, a été représentée par son délégué, M. Hamadache, qui donnera le coup d'envoi du festival. La première soirée épousera parfaitement le thème de cette rencontre internationale qui se tient sous le slogan «femmes et voix», avec l'interprétation de la diva libanaise Ghada Shbeir dont la voix sublime rappelle celle de son aînée Fayrouz. La chanteuse était accompagnée d'un quatuor composé d'instrumentistes au qanun, à la flûte, au tar et au luth qui encadraient avec maestria sa voix angélique. Puisant dans le répertoire des mouachahat du 20ème siècle, elle a interprété Bahjat errouh, Touf ya douri en deux rondos et une fin. Ses interprétations étaient commentées avec des «magnifique !!» qu'on entendait partout. En vocaliste pédagogue, elle expliquait à chaque interlude ce qu'elle chantait. Elle a également interprété des chants dits «taktouka». «C'est une forme musicale ancienne se basant sur un refrain avec de multiples couplets. La reprise est exécutée soit en unisson avec l'orchestre soit avec instrument», dira-elle en réponse à notre question en fin de spectacle.Elle a également offert quelques morceaux dont les mesures sont rarissimes. «Le 17/8 est inusité mais je continue à l'utiliser en apportant quelques variétés», dira-t-elle. Questionnée sur la tenue de ce festival, elle dira que «l'idée de regrouper les genres est magnifique», estimant que «le malouf est une forme spéciale traditionnelle qui requiert tant de prouesses instrumentales. Comme il diffère du mouachah». En clair, la diva trouve que les motifs en commun entre ce qu'elle interprète et le chant andalou sont rares. Encore que cette thèse est appuyée par ses recherches dans le domaine ethno-musical. Actuellement, elle puise dans des mélodies datant de 300 ans avant Jésus-Christ.Il est à souligner qu'en ouverture de cette soirée, la chanteuse locale Sorya Sbiri a interprété Qsantina nahwak sur un air malouf mode «rhaoui» et ce, avant que l'orchestre régional de musique andalouse dirigée par S. Boukredera au premier violon ne s'illustre en un véritable «groupe philharmonique».L'ouverture El Achraf taba h'ssin suivie de Dir el moudam fi el kaas des inkilabet housn el adara, exécutée délicatement avec quelques «ornements et crescendo» signés par le maestro Boukredera ont majestueusement représenté l'école constantinoise.