«L'autre mauvaise habitude qu'on leur a donnée, ajoute notre interlocuteur, c'est de recourir à la fermeture des routes pour voir, comme par enchantement, tomber des solutions miracle !». Une eau verdâtre, avec son inévitable odeur pestilentielle, a pris la place de l'habituelle eau de pluie que les riverains avaient pris l'habitude, avec le temps, de considérer comme faisant partie du décor. Un égout aurait «éclaté» car constitué de buses de petites dimensions. Une grande mare se forme juste devant l'une des cafétérias les plus fréquentées de Tazmalt et une boucherie bondée de monde en cette veille de l'Aïd. Panique !… On est, en plein centre ville, dans ce qui était parti pour être le quartier le plus huppé de Tazmalt. Mais qui, depuis 1989 à ce jour, continue à patauger dans la boue en attendant son aménagement. C'était le premier lotissement de Tazmalt, qui plus tard sera suivi par d'autres lotissements et programmes d'habitat qui allaient détruire l'une des meilleures parcelles agricoles de la ville. Une terre à très haut rendement agricole sacrifiée pour les besoins de l'extension de la ville. Pourtant les lotissements ont toujours été régis par les règles strictes de l'urbanisme et les futurs propriétaires étaient soumis à tout un cahier de charges. La viabilisation et les différents aménagements devaient être réalisés auparavant. Leurs coûts étant inclus dans le prix payé par les acquéreurs. Mais comme dans la pratique c'est toujours l'administration et les institutions étatiques qui piétinent les lois, les 2000 habitants des lotissements Merlot I et II attendent toujours que l'administration tienne ses engagements, pris il y a près… d'un quart de siècle. Entre-temps, les habitants ont à chaque fois sollicité les pouvoir publics, qui à chaque fois les faisaient patienter par des promesses… non tenues. Pourtant, ce n'est pas l'argent qui manque, et des milliards sont dépensés dans des programmes d'amélioration urbaine, de différentes réfections et autres. A la wilaya, il a été répondu à l'association que l'argent existe, mais qu'il manque … l'étude. Et c'est encore à l'association d'aller chercher la prise en charge de cette fameuse étude. Chose qui semble en bonne voie, puisque l'APW a promis son financement. «C'est nous même qui leur avons donné de mauvaises habitudes, quand tu vas aller voir un responsable de l'administration, on te répondra de revenir et que si tu as de la chance, tu le trouveras demain ; je ne comprends pas, c'est eux qui mobilisent tous les moyens et les ressources de l'Etat et c'est à nous de courir» se révolte M. Hamani, président de l'Association de la cité des 14 Fusillés, la dénomination officielle de ces lotissements. «L'autre mauvaise habitude qu'on leur a donnée, ajoute notre interlocuteur, c'est de recourir à la fermeture des routes pour voir, comme par enchantement, tomber des solutions miracle !».