Les personnes atteintes du sida et séropositives sont au nombre de 6615 : 1234 cas de sida et 5381 séropositifs, soit une prévalence de 0,1%, selon les dernières statistiques du laboratoire de référence de l'Institut Pasteur d'Algérie. Ces statistiques sont relatives à la période allant de 1985 au 30 septembre 2011. Six-cent nouveaux cas séropositifs s'ajoutent annuellement au bilan de cette maladie grave. Des chiffres qui, selon les spécialistes, sont loin de la réalité du terrain puisque ceux qui sont traités avoisinent les 2500 cas. Ces cas déclarés sont suivis dans des structures spécialisées à travers le territoire national. Le centre de référence de l'hôpital El Hadi Fleci (El Kettar) assure la prise en charge de 1200 patients à titre externe. Pas moins de 514 cas de sida ont été recensés rien que pour l'année 2011, selon la direction de la prévention au ministère de la Santé, dont 64 femmes, 15 enfants et 28 séropositifs. Le ministère de la Santé a inscrit la lutte contre le sida comme priorité. A cet effet, la prévention de la transmission mère-enfant du VIH s'inscrit dans le cadre du plan national stratégique PNS de lutte contre les IST/VIH/sida. Le but de cette stratégie est de promouvoir le conseil et le dépistage volontaire dans le cadre de l'accès universel. Le programme concerne la réduction de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Il se décline en deux objectifs : promouvoir la proposition systématique du dépistage du VIH chez toutes les femmes enceintes et en âge de procréer, et assurer par là la prise en charge de toutes les femmes enceintes séropositives et de tous les nouveaux-nés de mères séropositives. Le ministère de la Santé a d'ailleurs inscrit comme objectif l'accès à la promotion du dépistage volontaire et le conseil de 80% des femmes enceintes suivies médicalement et la réduction du risque de transmission pour 100% des nouveaux-nés de mères vivant avec le VIH. Comme il est recommandé d'éviter tout regard discriminatoire contre les femmes porteuses du virus, car l'objectif est d'arriver à zéro sida dans le monde d'ici à 2014 et stopper ainsi la transmission mère-enfant. Désormais, a déclaré à l'APS le professeur Mesbah, directeur de la prévention, les enfants, même nés de mères séropositives, peuvent ne pas être atteints par le VIH/sida, assurant que «l'objectif zéro cas de nouveaux- nés de mères séropositives est «à notre portée». Selon lui, l'expérience acquise à Alger et Oran — où de plus en plus de nouveaux-nés naissent indemnes (grâce au traitement) est enregistré— nous conforte à plus d'un titre. Dans le but d'assurer une meilleure prise en charge de la femme enceinte séropositive, le Pr Mesbah a fait état de la mise en place d'un dispositif opérationnel englobant six réseaux régionaux pilotes PTME. Ces réseaux, a-t-il expliqué, s'articulent autour de six centres de référence (CDR) en l'occurrence ceux d'Alger, Annaba, Constantine, Oran, Sétif et Tamanrasset. Evoquant le programme national de lutte contre le sida, le Pr Mesbah a mis en exergue le fait que celui-ci mettait l'accent sur la transmission par voie sexuelle sachant que cette dernière constitue la cause la «plus importante» de transmission du virus du sida. Le Pr Mesbah a, par ailleurs, mis l'accent sur la nécessité de lutter contre la stigmatisation dont font l'objet les malades du sida, rappelant l'existence d'une instruction ministérielle en vertu de laquelle toute personne peut accéder à la prévention et aux soins quel que soit son statut. Quant à la prise en charge psychologique des malades, le spécialiste a indiqué que leur rôle était, dans ce cadre, très important à la faveur du travail de proximité qu'ils effectuaient. Le directeur de la prévention a, par ailleurs, fait état de la tenue, avant la fin de l'année en cours, d'un séminaire ayant pour objectif l'implication des associations d'aide aux malades atteints par le sida dans le dépistage chez la femme enceinte.