Le nombre de décès imputables au sida dans le monde a diminué de 21% depuis 2005, selon le dernier rapport de l'Onusida publié en novembre. Il signale que le nombre des nouvelles infections a chuté de 21% depuis 1997. L'Onusida fait état de tendances littéralement historiques dans l'évolution de l'épidémie. «L'année 2011 a changé la donne pour la riposte au sida», expliquent les auteurs du rapport. «Les nouvelles infections à VIH et les décès liés au sida sont tombés à leur plus bas niveau depuis le pic de l'épidémie» à la fin des années 1990. Le rapport souligne que l'élargissement de l'accès aux antirétroviraux a permis aux malades de vivre plus longtemps. Grâce aux antirétroviraux les décès liés au sida continuent de diminuer. Le docteur Michel Sidibé, directeur exécutif de l'Onusida, fait valoir que «nous avons vu un élargissement massif de l'accès aux traitements du VIH, avec un effet spectaculaire sur la vie des gens, partout dans le monde». En 2010 en effet, 6,6 millions de patients ont bénéficié d'une thérapie antirétrovirale ; ils n'étaient que 5,25 millions en 2009. Au cours des 6 dernières années donc, le nombre total de malades sous traitement a été multiplié par plus de neuf, puisque seulement 700 000 patients y avaient accès en 2004. Sur la seule année 2010, plus de 1,3 million de patients supplémentaires ont été pris en charge. L'Onusida salue également d'importants progrès dans le domaine de la prévention, notamment en Afrique subsaharienne où le nombre de nouvelles infections a chuté de 26% depuis 1997. En Asie du Sud et du Sud-Est, les chiffres ont diminué de plus de 40% entre 2006 et 2010. En revanche, «le nombre de nouvelles infections continue de croître en Europe orientale, en Asie centrale, en Océanie, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord». L'agence onusienne revient également sur «l'intérêt accru suscité par la circoncision masculine. Celle-ci commence déjà à contribuer au déclin des nouvelles infections à VIH». A tel point que le fait de circoncire 20 millions d'hommes supplémentaires à travers l'Afrique orientale et l'Afrique australe pourrait éviter 3,4 millions de nouvelles infections à VIH d'ici 2015. L'Onusida se félicite de constater qu'environ 400 000 nouvelles infections à VIH chez l'enfant auraient été évitées depuis 1995. «En 2010, près de la moitié (48%) des femmes enceintes vivant avec le VIH ont eu accès à des schémas thérapeutiques destinés à éviter que leur enfant ne soit infecté par le virus», souligne l'Onusida. La guerre est toutefois loin d'être gagnée, surtout en période de crise économique mondiale, s'inquiète l'organisation onusienne. «Le financement en provenance des donateurs a été réduit de 10%, passant de 7,6 milliards de dollars en 2009 à 6,9 milliards de dollars en 2010. Dans un climat économique difficile, l'avenir du financement pour le sida dépend des investissements intelligents», concluent les auteurs du rapport.